Nicolas Sarkozy souffle le froid et le chaud sur le remaniement

Le chef de l'Etat laisse s'ébruiter toutes les rumeurs sur le remaniement imminent du gouvernement mais se donne encore du temps avant de trancher sur le maintien ou non de François Fillon à Matignon.
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Plus la date fatidique approche, plus les rumeurs se multiplient à propos du remaniement. Dimanche, il était annoncé pour le 15 novembre par plusieurs ministres. Lundi, d'autres sources gouvernementales ont évoqué la date du 22 novembre, après la "séquence internationale" du G20 et du sommet de l'Otan. Dimanche, il était acquis que François Fillon allait rester à Matignon. Aujourd'hui, c'est un peu moins sûr.

Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, s'amuse à citer de Gaulle, à la veille du quarantième anniversaire de la mort du fondateur de la Ve République. "L'art du chef, c'est de ne mettre personne au courant de ses intentions", disait le Général. La majorité en est donc à scruter chaque indice. On a ainsi appris que Nicolas Sarkozy recevrait le mercredi 24 novembre à l'Elysée les députés UMP qu'il avait initialement convoqués le 17.

Aussitôt plusieurs élus de la majorité en ont déduit que le chef de l'Etat ne les recevrait qu'une fois le remaniement terminé. Lors de la réunion hebdomadaire de l'état-major de l'UMP à l'Elysée, lundi matin, Nicolas Sarkozy a appelé au sang-froid et à  la sérénité, rappelant que la nouvelle étape promise après la réforme des retraites serait lancée une fois la loi promulguée.

Face  à une gauche qui n'en finit pas d'ironiser sur un mauvais feuilleton de "télé-réalité", selon la formule du socialiste François Hollande, certains responsables de la majorité ont toutefois conseillé à Nicolas Sarkozy d'abréger le suspense. "Il est temps maintenant de conclure", a imploré le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, dans une interview au Figaro.

Mais le chef de l'Etat veut surtout se laisser du temps car son choix n'est pas encore totalement arrêté. Si François Fillon a l'avantage de ne pas avoir "de passif", comme l'a souligné Brice Hortefeux, son maintien à Matignon ne serait pas signe de renouveau. Ce serait même le signe d'une certaine fermeture politique, les principaux postes étant octroyés à des UMP venus du RPR (outre François Fillon, Jean-François Copé devrait être nommé à la tête de l'UMP et Alain Juppé devrait faire son retour au gouvernement). Il n'est pas exclu que, dans les prochains jours, la famille centriste, qui avait mis tous ses espoirs dans la nomination de Jean-Louis Borloo comme Premier ministre, lance une offensive de la dernière chance.

Par ailleurs, Brice Hortefeux semble hésiter à succéder à Claude Guéant au secrétariat général de l'Elysée. Le ministre de l'Intérieur souhaiterait éviter de transformer cette réorganisation du dispositif politique autour de Nicolas Sarkozy en formation d'une équipe de combat pour la présidentielle de 2012.

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