Le groupe automobile américain Ford a été désigné par les autorités coréennes comme le négociateur exclusif pour la reprise du constructeur en faillite Daewoo Motor Co. En proposant de reprendre Daewoo pour 6,9 milliards de dollars, Ford a offert un prix plus élevé que ses concurrents, ont indiqué les responsables de la vente de Daewoo Motor. La préférence a également été accordée au constructeur américain en raison de "sa capacité à améliorer la valeur de Daewoo Motor, sa volonté d'opérer un transfert de technologies, de garantir la sécurité de l'emploi et de contribuer à la croissance et au développement de l'industrie des pièces détachées", a souligné le comité chargé de désigner un repreneur. Le comité, représentant les créanciers de Daewoo Motor, a immédiatement entamé des négociations avec le constructeur américain et l'accord devrait être finalisé en septembre. "Ford dispose d'un délai de six semaines pour étudier la véracité des comptes. La commission devrait signer l'accord définitif peu après", souligne-t-il. La partie n'est pas pour autant gagnée, les Coréens étant connus comme des négociateurs redoutables. Une reprise de ce fleuron de l'industrie nationale par un étranger pourrait également susciter des réactions xénophobes dans ce pays très fermé, alors que Renault avait réussi à faire apparaître sa candidature comme la solution de la dernière chance pour Samsung. Si aucun accord n'est trouvé avec Ford, les responsables de la commission se sont ainsi réservés la possibilité de reprendre des pourparlers avec DaimlerChrysler ou avec General Motors, ont-ils affirmé. DaimlerChrysler allié à Hyundai avait indiqué qu'il n'était pas intéressé par la reprise de la totalité des activités de Daewoo. Le consortium General Motors-Fiat aurait, lui, proposé une offre bien inférieure pour la reprise de Daewoo Motor, de Ssangyong Motor et de leurs activités internationales. La reprise de Daewoo s'inscrit dans le cadre des efforts de la Corée pour restructurer son industrie automobile, déjà ouverte aux étrangers cette année avec la prise de contrôle de Samsung Motors par le français Renault. Daewoo Motor, qui produit chaque année deux millions de véhicules, a accumulé quelques 7,6 milliards de dollars de dettes (8,06 milliards d'euros). Mais le groupe intéresse les plus grands noms de l'automobile mondiale, en raison de la solidité de sa marque et sa forte implantation en Europe de l'Est et dans l'ex-URSS.

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:59

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