La croissance se poursuit pour Rémy Cointreau, mais à un rythme moins soutenu qu'au cours des derniers trimestres. Le groupe de spiritueux a en effet annoncé mercredi matin un chiffre d'affaires de 180,56 millions d'euros au premier trimestre (avril à juin) de son exercice 2000/2001, en hausse de 14,2% par rapport à la même période de l'exercice précédent. A périmètre et taux de changes constants, la hausse n'est toutefois que de 4,1%, indiquant une décélération de l'activité. Au cours de l'exercice 1999/2000, les ventes de la société s'était en effet envolées de 16,40% à périmètre et taux de change constants.Ce ralentissement était toutefois anticipé par les analystes. " Les ventes du 1er trimestre pourraient décevoir, car ces mois sont traditionnellement faibles pour les activités champagne et cognac ", estimait notamment Jean-Noël Vieille, qui suit la valeur pour Meeschaert-Rousselle. Un effet de base négatif a également joué dans un secteur qui avait pleinement bénéficié l'an dernier des préparatifs pour le passage à l'an 2000.Cette prévision s'est révélée exacter pour les champagnes, dont les ventes ont reculé de plus de 30% à 26,80 millions d'euros. Les ventes de cognac sont par contre restée très dynamiques, atteignant 74,84 millions d'euros, en hausse 26,8% en données constantes par rapport au premier trimestre de l'exercice précédent.Les ventes de liqueurs et spiritueux ont progressé respectivement de 13,3% et 36,2%, à 26,16 et 15,69 millions d'euros. La branche Marques tierce a quant à elle enregistré une croissance de son chiffre d'affaires de 13,7%, à 37,08 millions d'euros.Le titre est resté soutenu tout au long de la journée, clôturant à 32,5 euros en progression de 4,71%. Cette hausse fait toutefois suite à huit séances de repli, au cours desquelles le titre a perdu près de 18% de sa valeur.Les analystes ne s'en inquiétaient pas d'ailleurs outre mesure, attribuant ce recul à un mouvement naturel de prises de bénéfice : " cette correction doit être relativisée au regard de l'envolée connue par le titre depuis la publication des résultats annuels du groupe, le 14 juin dernier ", explique le bureau d'analyse KBC Securities. Le bénéfice net était notamment ressorti en hausse de plus de 50% à 148 millions d'euros, surpassant les anticipations du marché et favorisant une progression de près de 40% de l'action. Certains craignent toutefois que Rémy Cointreau se retrouve isolé dans un secteur en pleine restructuration. Pour Olivier Lebrun, de Natexis Capital, " le marché a pu spéculer sur l'acquisition par Rémy Cointreau d'une des marques de Seagram dans les vins et spiritueux. Or, le britannique Diageo apparaît aujourd'hui comme le candidat le mieux placé pour un rachat en bloc de le filiale de Vivendi après l'apport de Pillsbury au groupe américain General Mills, qui gonfle de 4,5 milliards de dollars les liquidités dont dispose Diageo pour d'éventuelles opérations de croissance externe. "Ces éléments n'empêchent pas les analystes de rester majoritairement positifs sur le titre, qui continue de bénéficier de la reprise de la demande asiatique, d'un réseau de distribution efficace et de marques de qualité. Les objectifs de cours s'échelonnent entre 36 et 40 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:50

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