Napster s'allie avec Bertelsmann

Site emblématique des échanges "P-to-P" (personne à personne) en dehors des circuits commerciaux traditionnels et poil à gratter de l'industrie mondiale du disque, le site Napster se prépare à enterrer la hache de guerre. Alors que l'issue du procès intenté contre lui par les majors de l'industrie phonographique reste incertaine, Napster a décidé de s'allier à Bertelsmann, géant des médias et maison-mère de BMG, tout en tendant la main à l'ensemble des éditeurs. L'accord présenté aujourd'hui porte sur "un nouveau modèle économique fondé sur un service d'abonnement sécurisé". Une fois ce système mis en place par Napster avec le soutien financier de BeCG (Bertelsmann eCommerce Group), filiale du géant allemand, BMG "retirera sa plainte contre Napster et mettra son catalogue à sa disposition". BeCG va octroyer un prêt à Napster et disposera d'une option pour entrer à son capital.En outre, "Napster et Bertelsmann recherchent le soutien d'autres acteurs de l'industrie musicale, afin de faire de Napster un service d'abonnement largement accepté, et ils les invitent à participer activement à ce processus". Napster, fondé en 1999 par un étudiant de 18 ans, Shawn Fanning, a conquis une renommée mondiale en quelques mois grâce à un logiciel permettant aux internautes de partager leurs discothèques personnelles avec l'ensemble du réseau mondial. Le programme a été chargé à plus de 25 millions d'exemplaires depuis sa création. "Napster a ouvert la voie à un nouveau mode de distribution de la musique et nous pensons qu'elle constituera la base de nouveaux modèles économiques important et passionnants pour l'avenir de l'industrie musicale", explique Thomas Middelhoff, PDG de Bertelsmann, dans un communiqué. Pour Hank Barry, PDG de Napster, " cette alliance stratégique avec Bertelsmann est le bon choix pour Napster. La communauté des utilisateurs de Napster - qui connaît la plus forte croissance de l'histoire d'Internet - va profiter énormément de l'engagement historique de Bertelsmann en faveur de l'innovation". Si les termes financiers exacts de l'accord entre Napster et Bertelsmann restent confidentiels, les perspectives, elles, sont pour le moins encourageantes : outre le fait que Napster accroît ses chances d'échapper au paiement de dommages et intérêts qui pourraient se chiffrer en centaines de millions de dollars, il peut tabler sur des recettes de commerce électronique importantes. Selon le cabinet d'études Jupiter, le marché de la musique en ligne générera un chiffre d'affaires de 15,4 milliards de dollars en 2005 et sera dominé par les abonnements à des services de téléchargement. En outre, toujours selon Jupiter, les utilisateurs de Napster sont plus enclins que le consommateur moyen à augmenter leurs achats de musique.
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