Nouvel épisode, dans la bataille procédurière que se livrent Bernard Arnault et François Pinaud concernant le groupe de luxe italien Gucci. LVMH a assigné Pinault-Printemps-Redoute (PPR) devant le tribunal d'Amsterdam afin qu'il lance une Offre publique d'achat (OPA) formelle sur le maroquinier italien Gucci, dont il détient 44 % du capital. " La demande d'OPA vient compléter l'assignation antérieurement délivrée à PPR et à Gucci tendant à l'annulation des accords du 19 mars 1999 par lesquels les dirigeants de Gucci ont transféré le contrôle de cette société à PPR, sans exiger une OPA de sa part à un prix très inférieur à la valeur de l'entreprise et en violation des intérêts des actionnaires ", souligne LVMH dans son communiqué. En ligne de mire, le projet de directive européenne, selon lequel toute personne, physique ou morale, qui entend prendre le contrôle d'une société cotée est tenu de lancer une OPA.Une telle opération permettrait à LVMH, perdant de la bataille boursière de l'année dernière, de sauver les meubles en se séparant au prix fort de sa participation de 20,6 % dans Gucci. Pour les intéressés, cette annonce ne serait qu'une tentative de déstabilisation de plus." Cette nouvelle action n'ajoute rien aux anciennes poursuites engagées par LVMH, et rejetées par la chambre commerciale de la cour d'appel d'Amsterdam: LVMH continue purement et simplement son harcèlement", a déclaré dans un communiqué le Pdg de Gucci, Domenico De Sole. " Cette nouvelle procédure n'appelle aucune mesure. Cette plainte n'a pour objet que de porter atteinte à l'annonce des résultats de Gucci qui aura lieu le mercredi 22 mars prochain ", a-t-il ajouté, assurant que " Gucci continuera à agir dans le meilleur intérêt de ses actionnaires ".Et son actionnaire principal compte justement se servir du levier Gucci pour se déployer plus largement dans l'industrie du luxe. " Nous disposons de fortes perspectives de croissance dans ce secteur faiblement concentré ", a expliqué Serge Weinberg, président du directoire de PPR. " Gucci peut nous aider à développer d'autres marques avec son savoir-faire. Avec cette société, qui dispose d'une trésorerie de deux milliards de dollars, nous pouvons poursuivre notre croissance externe pour créer un groupe de luxe multimarques ". Mais gare au prix à payer, au cas où une OPA serait exigée.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:16

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