Timide retour des investisseurs sur les valeurs moyennes de luxe

Après avoir payé un des plus lourds tribus à la correction boursière de la semaine dernière, les valeurs moyennes de luxe renaissent peu à peu de leurs cendres, dans le sillage de leur aîné LVMH.Après avoir largement surperformé l'indice du Second marché aux mois de novembre et décembre, les titres de ST Dupont et Hermès International ont respectivement chuté de 26 % et de 17 % en ce début d'année, avant de récupérer ces deux derniers jours la moitié de leurs pertes. Même schéma pour Christian Dior, côté au Règlement mensuel, qui a gagné 12 % depuis lundi après avoir cédé plus de 20 % à la suite d'un quatrième trimestre faste.Au centre de cette disgrâce, la correction de la semaine dernière aurait été largement motivée par les craintes de surestimation des ventes de fin d'année. En ligne de mire, le rally boursier des mois de novembre et de décembre, très favorable aux valeurs de luxe, aurait ainsi atteint des sommets décorrélés des fondamentaux.Mais " pour élevés qu'ils soient par rapport au reste de la cote, les multiples relatifs du secteur du luxe européen restent en-deçà de leurs niveaux prévalant avant la crise asiatique ", note Jacques-Franck Dossin, analyste chez Goldman Sachs. Or si les investisseurs peuvent avoir au cas par cas surréagi à l'ampleur du bond de l'activité en amont des fêtes de Noël, la conjoncture actuelle, qui combine remontée du yen, reprise au Japon et flux croissants de voyageurs japonais, serait particulièrement porteuse pour l'ensemble du secteur.En particulier, l'activité pourrait croître de 10 % à 30 % par an au cours des tous prochains exercices. Dans ces conditions, la décote dont le secteur fait encore l'objet par rapport au début de l'année 1997 n'aurait plus lieu d'être. Les fondamentaux des groupes de luxe, qui se payent entre 40 et 50 fois leurs bénéfices nets attendus en 2000, pourraient ainsi justifier une prime supplémentaires sur les PE moyens du marché.De quoi revoir avec plus d'optimisme les perspectives de valorisation du secteur. Jacques-Franck Dossin a notamment révisé en hausse de 15 % à 20 % les objectifs de cours des principaux acteurs, 155 euros pour Hermès international ou encore 270 euros pour Christian Dior.Mais là s'arrête la comparaison, car le degré d'exposition sur les marchés à risque, talon d'Achille ces deux dernières années et désormais opportunité de croissance, diffère.Car si Hermès international peut se targuer de sources de revenus diversifiées et durables, et à ce titre, d'une valorisation relativement stable, ST Dupont revient de loin. Le spécialiste des briquets et des stylos haut de gamme profite de l'amélioration de ses débouchés dans des zones " à risque ", où le groupe réalise 45,5 % de son activité, bien au-delà d'Hermès. Par ailleurs, l'ampleur du récent programme de restructurations, l'élargissement de son offre, la multiplication des concessions de licences et la rationalisation de l'outil industriel confèrent au groupe un potentiel significatif de croissance et d'amélioration des marges.La brutalité de la récente correction sur ses valeurs s'explique ainsi par des considérations techniques, au regard de la rapidité de leur rally au cours des deux derniers mois. En particulier, elle n'entache pas leur capacité de rebond à moyen terme, en particulier dans le cas de ST Dupont, dont l'amélioration des fondamentaux n'est pas encore reflété dans la valorisation.
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