Les prises de bénéfices s'accentuent sur l'action Neopost, concepteur de machines d'affranchissement. A la Bourse de Paris, le groupe qui avait le vent en poupe en 1999 voit son cours chuter depuis le début de l'année. L'action a plongé de 23% environ en 2000, et de 33% depuis son plus haut de 48 euros atteint début décembre 1999. Ce lundi, le titre Neopost, coté au règlement mensuel, chutait de nouveau de 4,47%, à 32,24 euros. La principale raison est technique. Il s'agit du lancement d'une émission d'OCEANE (Obligations à option de conversion et/ou échange en actions nouvelles ou existantes), pour un montant de 135 millions d'euros. Une émission qui pourrait donner lieu à une création de titres Neopost, donc diluer le bénéfice par action de la société. D'où la baisse continue du cours, en dépit des raisons du lancement de cet emprunt : refinancer la dette du groupe et de " donner de la flexibilité pour assurer le financement de futurs investissements, en particulier de Neopost Online ", explique la société.Deuxième explication, les cours des deux sociétés américaines concurrentes de Neopost sur le marché de l'affranchissement électronique - e-stamp et stamp.com - se sont écroulés. La capitalisation boursière d'e-stamp a été divisée par 4 depuis son plus haut de décembre, et celle de Stamp.com, par 2,5. Une véritable claque pour ces start-up, qui montre que le marché américain effectue des arbitrages, même en ce qui concerne les sociétés présentes dans l'Internet. Le marché de l'affranchissement via Internet est certes prometteur, mais peut-on valoriser une société qui débute dans cette activité, comme E-stamp, plus de 500 fois son chiffre d'affaires ? A l'évidence, les investisseurs américains ont leur idée sur la réponse à cette question. Comme la hausse du titre Neopost s'était largement faite dans le sillage d'E-stamp et Stamp.com, le Français est donc le premier touché. Surtout que le démarrage de sa filiale Neopost Online aux Etats- Unis est toujours conditionné à la signature d'un accord avec les Postes américaines, qui reste à finaliser. Toutefois, l'accès de faiblesse de Neopost ne remet pas en cause ses fondamentaux. Pour un analyste, le français exerce un métier traditionnel " qui le pose en leader en Europe ". A l'international, le groupe a passé des accords avec les Postes chinoises, ce qui pourrait lui permettre de fournir des machines aux 70.000 bureaux de postes dans le pays. Parallèlement, estime ce spécialiste, ce contrat ouvre à Neopost les portes du marché asiatique dans son ensemble. Enfin, cerise sur le gâteau, le développement dans l'Internet, qui est une priorité pour le groupe, reste apprécié par les analystes, car incontournable pour Neopost. A ce titre, Simply Postage, solution destinée aux PME pour affranchir les lettres par Internet, est appelée à croître rapidement, suite aux accords de commercialisation signés avec Staples et Office Depot, deux des plus grands distributeurs spécialisés aux Etats-Unis.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:28

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