L'euro n'avait plus été à pareille fête depuis longtemps sur le marché des changes. La devise européenne a franchi, en début d'après midi, le seuil des 0,94 dollar, tirée vers le haut par les signes de ralentissement de l'économie américaine. Vers 15h15, la monnaie unique cotait 0,9467 dollar, en hausse de plus de 7 % depuis son plancher du 4 mai dernier (0,8846 dollar).Ce sont les chiffres de l'emploi américain en mai qui ont déclenché ce "rally" en faveur de l'euro. Le taux de chômage américain est remonté de 0,2 point à 4,1 %, alors qu'il était attendu inchangé à 3,9 % par les économistes interrogés par Reuters. Les créations d'emplois sont quant à elles ressorties à 231.000, alors que le consensus de marché tablait sur un chiffre de 386.000. Ces statistiques ont deux conséquences pour les cambistes. D'abord, elles sont le signe d'un tassement progressif du différentiel de croissance entre les pays de la zone euro et les Etats-Unis. L'activité américaine devrait croître au deuxième trimestre moins rapidement qu'au premier, alors même que l'Euroland est encore en phase d'accélération. En outre, les marchés anticipent un arrêt prochain du cycle de resserrement de sa politique monétaire par la Réserve fédérale. La Banque centrale européenne devrait par contre continuer de relever ses taux dans les prochains mois, pour étouffer dans l'oeuf les signes de résurgence inflationnistes qui se manifestent notamment dans le taux de croissance de la masse monétaire (+ 6,4 % en mai). Dans ces conditions, le différentiel de taux courts, qui est aujourd'hui de 275 points de base, devrait rapidement se contracter, rendant les placements en euros plus intéressants pour les investisseurs internationaux.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:28

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