Feu vert sous condition de Francfort à la fusion avec Londres

Alors que la presse spéculait depuis plusieurs jours sur un éventuel ajournement de la décision du conseil de surveillance, la société des bourses allemandes a donné mardi soir son feu vert à la fusion avec le London Stock Exchange. Cette décision a été prise par 17 voix sur 21 et 4 abstensions, a précisé M. Breuer, président de la Deutsche Boerse.Mais M. Breuer a souligné que le projet avait été accepté "sans conditions" par le conseil, et s'est félicité de ce que "une étape de plus ait été franchie", avant de reconnaître que "du travail et de la peine" restaient à venir. Il a qualifié d'"émotionnels" les doutes qui avaient été soulevés ces derniers jours sur l'achèvement de la fusion. Le président du directoire de Deutsche Boerse, Werner Seifert a pour sa part estimé que "les répercussions suscitées par le projet sont un très bon signal que nous sommes en train de faire quelque chose d'utile". Selon les termes de l'accord, le marché des valeurs de croissance restera à Francfort, tandis que les valeurs standards s'échangeront à Londres, conformément à ce qui avait été décidé début mai par les deux bourses. Les détails de l'accord pour la joint venture avec la société américaine Nasdaq doivent être annoncés "dans les 120 jours à venir", a prévenu M. Seifert. "Nous n'accorderons rien au Nasdaq sans contreparties", a-t-il souligné. Il a par ailleurs noté que Dieter Posch, le ministre de l'économie de Hesse, qui a le pouvoir de bloquer la fusion, n'avait pas exprimé de considérations fondamentales contre le projet de fusion. M. Posch avait réclamé des éclaircissements sur 14 points la semaine dernière. Le siège de iX international, dénomination de la nouvelle plus grosse place européenne ainsi constituée, sera comme prévu à Londres, a ajouté M. Seifert. Il a aussi souligné qu'il s'agissait d'une "fusion d'égaux" et estimé que les entreprises doivent pouvoir choisir leur monnaie "sterling ou euro". "C'est la décision de l'entreprise, pas de la bourse", a-t-il dit. Selon le communiqué distribué par Deutsche Boerse mardi soir, le système électronique Xetra qui équipera iX permettra les échanges dans plusieurs monnaies, mais chaque titre ne sera coté que dans une seule monnaie. Aucune suppression d'emploi n'est prévue côté Deutsche Boerse, a précisé M. Seifert. Le groupe convoquera une assemblée générale extraordinaire en septembre pour se prononcer sur le projet. La presse allemande s'était fait l'écho récemment des difficultés que rencontraient les deux partenaires pour forger leur alliance, et des doutes que semblaient rencontrer plusieurs des membres du conseil de surveillance de Deutsche Boerse, ainsi que d'autres responsables locaux. La bourse de Londres redoute elle aussi d'être avalée par son partenaire, selon la presse britannique. Les bourses de Londres et de Francfort avaient annoncé début mai leur fusion pour former la plus grosse place européenne sous le nom d'iX, alliée au Nasdaq américain. iX devait par ailleurs être rejointe à terme par les bourses de Milan et Madrid. iX, qui doit devenir la deuxième place mondiale derrière Wall Street, serait détenue au départ à 50/50 par le LSE et la Deutsche Boerse et assurerait 53% du commerce des actions en Europe, selon les données des deux groupes.
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