L'atout d'Equant : une présence internationale

Le CAC 40 compte depuis l'été 1999 " un accident de l'histoire ", selon l'expression d'un analyste. Equant, société de droit néerlandais, avait en effet été créée à l'origine pour répondre à une demande du transport aérien mondial, qui avait besoin d'une solide plate-forme commune pour gérer les horaires et les réservations des billets, et s'est transformée depuis 1995 en un acteur majeur de la " nouvelle économie ". L'entreprise opère dorénavant sur le marché de la transmission de données, principalement entre les entreprises, un marché qui devrait connaître une expansion impressionnante au cours des prochaines années. Selon le cabinet d'études américain Gartner group, les services intégrés utilisant l'Internet, l'Intranet et le trafic voix-données des entreprises afficheront une croissance annuelle de 30% pour s'élever entre 30 et 35 milliards de dollars en 2001. Et pour un analyste d'une société de Bourse parisienne, " Equant est un titre (...) idéalement placé pour enregistrer une croissance spectaculaire au cours des cinq prochains exercices, avec l'explosion du trafic des données due à l'essor du commerce électronique et des progrès de la technologie, qui permet aujourd'hui une transmission intégrée des données, de la voix et des images de micro-ordinateur à micro-ordinateur. " L'entreprise, présente dans 220 pays, bénéficie en effet d'un maillage international encore inégalé par ses concurrents à ce jour. Même si, à terme, aucun analyste ne néglige l'impact de la concurrence sur l'activité d'Equant, celle-ci reste encore en constitution : Global One vient d'être racheté par France Telecom et l'alliance entre l'américain AT&T et le britannique BT doit encore faire ses preuves. Ce qui explique une valorisation aussi inégalée parmi les sociétés qui composent le CAC 40, surtout pour une entreprise qui n'a jamais réalisé de bénéfices : la capitalisation d'Equant atteint 23 milliards d'euros (150 milliards de francs), soit plus de 15 fois son chiffre d'affaires 2000 estimé par la banque Merrill Lynch à 1,530 milliard de dollars (autant d'euros). Un ratio soutenu par l'aspect spéculatif de la valeur, non négligeable depuis que les actionnaires historiques, SITA - une fondation détenue par des compagnies aériennes - et Morgan Stanley, ne détiennent plus respectivement que 36% et 1,9% du capital d'Equant. La position stratégique d'Equant rend la société attractive pour des opérateurs historiques désireux de s'implanter sur le secteur prometteur de la transmission de données aux entreprises. D'autant plus que les analystes tablent sur un résultat bénéficiaire en 2000.
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