Alors que les deux groupes restent muets sur l'avancée de leurs discussions, les marchés financiers tablent sur un rachat du portail américain Lycos par l'espagnol Terra Networks. L'action Lycos, cotée au Nasdaq, gagnait 10,6%, à 59,875 dollars, à la mi-séance à New York. A Madrid, le titre Terra Networks a terminé en baisse de 1,4%, à 64 euros. Les investisseurs spéculent sur le coût estimé d'un rachat, alors que l'édition européenne du Wall Street Journal évoquait ce matin une offre de Terra Networks à 10 milliards de dollars.La capitalisation boursière de Lycos ne dépasse pas 6,6 milliards de dollars. Mais Juan Villalonga, le PDG de Telefonica, maison-mère de Terra Networks, a déjà plusieurs fois surpris le marché par la générosité des sommes mises sur la table pour mettre la main sur ses proies. Le mois dernier, Telefonica a ainsi racheté le producteur de programmes de télévision néerlandais Endemol pour 5,5 milliards d'euros en actions, un prix nettement supérieur aux évaluations des analystes. Et en 1998, déjà, Telefonica n'avait pas hésité à surenchérir de 64% sur le prix demandé par le gouvernement brésilien pour décrocher la privatisation de l'opérateur de téléphone Telebras. Au cours actuel, Lycos, l'une des rares valeurs Internet bénéficiaires, est déjà valorisé plus de 110 fois ses bénéfices estimés pour l'exercice 2000-2001. Mais plus que l'impact sur a rentabilité, c'est l'effet de masse qui convainc les analystes de l'intérêt d'un rapprochement. Peter Bradshaw, de Merrill Lynch, note ainsi que Terra, en cas de fusion avec Lycos, prendrait le contrôle d'une marque connue dont le chiffre d'affaires sera cette année supérieur de 50% au sien. Terra Networks, déjà très présent dans le monde hispanophone, acquerrait de plus une position importante sur le marché nord-américain.

latribune.fr

20 Oct 2008, 11:24

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