Rebond des prix en février en France

Comme attendu, les prix sont repartis à la hausse en février après avoir enregistré en décembre et janvier deux mois consécutifs de baisse. En février, les prix de détail ont progressé de 0,3% et de 1,4% sur les douze derniers mois, selon les chiffres provisoires publiés ce matin par l'Insee. En données corrigées des variations saisonnières, la hausse pour février est ramenée à 0,1% mais reste inchangée sur un an. L'inflation sous-jacente (c'est-à-dire calculée hors énergie, hors effet des mesures fiscales et produits à prix volatils) est demeurée stable le mois dernier et affiche une progression de 1,7% sur les douze derniers mois, son plus haut niveau depuis janvier 1994. L'indice IPCH, qui sert de comparaisons entre pays membres de l'Union européenne, est également en hausse de 0,3% sur le mois et de 1,4% sur un an.Ce rebond de l'inflation n'est pas surprenant: il marque un rattrapage après les baisses des mois précédents. Pour l'Insee, "la hausse de février est due à l'accélération des prix de l'alimentation hors produits frais (+0,7%) et principalement des viandes, mais aussi à un nouveau renchérissement des produits pétroliers (+1,3%) et aux augmentations saisonnières de certains services liées aux vacances scolaires de février. En outre, la fin plus précoce des soldes, conséquence de leur décalage temporel par rapport à l'an passé, a accentué la hausse d'ensemble". Par contre, la progression de l'indice général a été légèrement atténuée par la baisse des prix des produits frais (-1,0%), des services de télécommunication et des services de santé (-0,2%), précisent les experts de l'Insee.En Allemagne, les mêmes causes (crise de la vache folle, renchérissement des produits pétroliers, hausse des tarifs de voyages) produisent les mêmes effets mais avec une ampleur plus importante. En effet, l'Office fédéral des statistiques de Wiesbaden a confirmé une augmentaion de 0,6% des prix à la consommation le mois dernier et de 2,6% par rapport à février 2000. L'office rappelle qu'en rythme annuel l'inflation s'était établie à 2,4% en janvier et à 2,2% en décembre. Ces chiffres démontrent une fois de plus le décalage existant entre les deux premières économies de la zone euro. La France fait figure de bonne élève avec une inflation sur un an de 1,4%, sous la barre des 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE). L'Allemagne en revanche pâtit d'une inflation sur un an de 2,6% au moment même où sa croissance montre des signes de faiblesse. A deux jours de la réunion de la BCE, ces statistiques ne devraient pas encourager les banquiers centraux européens à baisser les taux d'intérêt. Pour Emmanuel Ferry, économiste chez Exane cité par l'AFP, "il convient de noter que la BCE continue de craindre une accélération de l'inflation sous-jacente et une répercussion sur les salaires. Une action sur les taux directeurs à court terme semble difficilement justifiable. Seule une situation de stress financier conduirait la BCE à accompagner la Fed dans un bref délai. Nous maintenons notre scénario de baisse de 50 points de base du taux REFI à la fin du deuxième trimestre 2001".latribune.f
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