Le gouvernement accouche du congé de paternité

Comme attendu, le Premier ministre a saisi l'occasion de la tenue de la conférence annuelle de la famille pour procéder à l'annonce d'une série de mesures. Au premier rangs de ces décisions, la création d'un congé de paternité de deux semaines pour les pères à compter de janvier 2002. Lionel Jospin a précisé qu'un texte allant dans ce sens sera soumis au Parlement à l'automne prochain dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Aujourd'hui, le code du travail accorde trois jours de congé aux hommes "quand survient une naissance dans le foyer".Justifiant cette mesure, Lionel Jospin a estimé qu'"avec les mères, les pères doivent pouvoir vivre pleinement l'événement que constitue une naissance, afin d'accueillir ensemble l'enfant dans les meilleures conditions". Ce congé de paternité, qui ne sera pas obligatoire, ne devrait concerner que 40% des pères si l'on prend comme référence l'usage qui en est fait dans les pays scandinaves. Financée par la branche famille de la Sécurité sociale, cette mesure devrait coûter 700 millions de francs, selon les calculs de Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille. Les pères qui souhaiteraient bénéficier de ce congé seront rémunérés à 100% durant ces deux semaines sous un plafond de 14.950 francs. Pour ceux dont le salaire excède ce montant, il reste à déterminer quelle sera la position des entreprises. Au cours de cette conférence nationale de la Famille réunissant le gouvernement, les partenaires sociaux et les associations familiales, le Premier ministre s'est également prononcé pour l'ouverture d'une ''réflexion d'ensemble'' sur les moyens de favoriser l'autonomie des jeunes adultes, sans annoncer la création d'une allocation spécifique pour les 18-25 ans sans emploi. Lionel Jospin juge que le "coût d'un tel projet est cependant très lourd pour les finances publiques''. Le chiffre de 50 milliards de francs est communément cité. La création d'une allocation d'autonomie pour les jeunes de moins de 25 ans, qui ne bénéficient pas du revenu minimum d'insertion (RMI) lorsqu'ils sont au chômage, est une des principales revendications des syndicats étudiants. Elle figure également en bonne place dans les propositions du PS et du PCF. Lionel Jospin a aussi rappelé la décision du gouvernement "d'amplifier et d'améliorer" le programme TRACE (Trajet d'accompagnement vers l'emploi) pour l'insertion des jeunes en situation d'exclusion. Le nombre de bénéficiaires pourrait être doublé, passant à 150.000 ou 160.000 (voir article ci-contre).Par ailleurs, s'agissant des jeunes enfants, le Premier ministre a annoncé que le fonds d'investissement pour la petite enfance, qui avait reçu 1,5 milliard de francs l'an dernier, serait abondé cette année d'un milliard de francs supplémentaires. Enfin Lionel Jospin a indiqué que 250 millions de francs seraient affectés en 2002 à la réforme de l'allocation d'éducation spécialisée, pour les parents d'enfants handicapés, afin notamment de "mieux prendre en compte les problèmes de l'autisme". latribune.f
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