Nouvelle dégradation du climat des affaires en France

Depuis le pic atteint en juin dernier, la production industrielle française subit un tassement progressif. Tout en restant au dessus de sa moyenne de long terme, l'indicateur synthétique qui reflète les perspectives personnelles de production des industriels est tombé à 113 en février contre 115 en janvier, précise l'Insee dans un communiqué. Au cours des trois derniers mois, la production a très clairement ralenti et les perspectives pour les mois qui viennent s'infléchissent également. C'est vérifié pour les perspectives générales de production qui tombent à un niveau de 13, contre 17 en janvier et 25 en décembre, mais aussi pour les perspectives personnelles de production, qui reculent aussi très nettement à 17, après 23 en janvier et 24 en décembre. Cependant, note l'Insee, si "les carnets de commandes globaux et étrangers se tassent, ils n'en demeurent pas moins jugés très bien garnis". Contrairement à celle des ménages, l'opinion des industriels semble plus influencée par les incertitudes liées à la conjoncture économique aux Etats-Unis. Pour Marie-Pierre Ripert, économiste chez CDC IXIS, "l'industrie française, après avoir été affectée par le choc pétrolier l'été dernier, souffre maintenant du ralentissement économique global. L'impact du ralentissement américain commence à peser sur la demande étrangère. Ces chiffres donnent un avant-goût des statistiques à venir dans la zone euro".Faut-il pour autant en conclure que l'activité industrielle française subit actuellement un coup de frein qui pourrait mettre à mal la croissance pour 2001 ? "Non", estime Nathalie Dezeure de Natexis Banques Populaires, "le secteur industriel ne représente que 20 % du PIB. Un ralentissement dans ce secteur n'aurait donc qu'un impact modéré sur la croissance globale. D'autre part, l'indice synthétique d'activité se maintient à des niveaux élevés qui correspondent à des périodes de croissance soutenue de l'activité industrielle. En outre, le climat de confiance particulièrement favorable du côté des ménages permet d'anticiper une demande toujours soutenue de leur part, cequi, faut-il le préciser, constitue le principal moteur de la croissance française depuis deux ans. Enfin, comme l'ont montré les comptes nationaux du quatrième trimestre, la forte progression de l'investissement productif (+ 3,3 %) démontre que l'activité industrielle restera dynamique dans les prochains mois".A l'exception des industriels du secteur de l'automobile qui anticipent une activité encore soutenue pour les prochains mois, dans les autres branches de l'économie on se veut plus circonspect. Ainsi dans les secteurs des biens intermédiaires et des biens de consommation, l'activité a ralenti ces derniers mois et ce mouvement devrait se poursuivre. Pour les biens d'équipement, après une période d'activité assez forte, les industriels estiment que l'heure est à la décélération. latribune.f
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