"Magic Greenspan" a encore frappé

C'était le moment idéal, puisque la plupart des économistes en étaient venus à conclure que le Fed ne toucherait plus à sa politique monétaire avant la rencontre formelle de son « open market committee »... le 15 mai. L'effet de surprise a joué à plein. Même pour ceux qui sont proches de la salle de bain. "C'est fascinant de vivre auprès de lui," confiait récemment l'épouse d'Alan Greenspan, la journaliste Andrea Mitchell. "J'ai beau passer mon temps à l'observer, je ne sais jamais ce qu'il va décider. »Arthur Levitt, l'ancien président de la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, n'a pas oublié l'histoire qu'Alan Greenspan lui a racontée un jour au cours d'une partie de golf, il y a quelques années. Trois patients d'un hôpital psychiatrique sont candidats à la sortie. Le médecin les soumet à un dernier test. "Combien font deux et deux ?". "Cinq," répond le premier. "Mercredi," affirme le deuxième. "Quatre," assure le troisième, qui regagne sa liberté. Puis, juste au moment le quitter, le médecin est soudain pris d'un besoin de satisfaire sa curiosité : "Comment avez-vous trouvé ?" demande-t-il. "Facile," répond le malade. "J'ai additionné cinq et mercredi". Pour le commun des mortels, les discours d'Alan Greenspan sont à peu près aussi limpides. Mais le résultat est là. Sous sa conduite, la politique monétaire américaine a accompagné, sinon produit la plus longue période de prospérité de l'histoire du pays. Toute la question est maintenant d'éviter la récession.Le président de la Fed est-il capable de ce nouvel exploit ? Le spectaculaire plongeon de la croissance depuis la fin de l'année dernière a quelque peu terni sa réputation. N'a-t-il pas eu la main trop lourde dans le relèvement des taux pour éviter la surchauffe ? A-t-il trop attendu pour les baisser ? Il a probablement encouragé les débordements boursiers à force de souligner combien les progrès de la productivité avaient transformé l'économie, affirmait The Economist dans son dernier numéro.En attendant que l'Histoire le juge, Alan Greenspan continuera à ingurgiter les tableaux de chiffres dans sa baignoire, en faisant en sorte que son raisonnement demeure le plus obscur possible. Ce ne devrait pas être trop difficile. "Comment allez-vous ?" lui demanda un jour l'un de ses amis. "Je ne peux faire aucun commentaire," répondit-il.
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