L'économie mondiale traverse une phase critique, selon le FMI

Deux jours avant la publication du rapport du FMI sur les perspectives économiques mondiales, Horst Köhler, directeur général du Fonds monétaire international, a livré un premier diagnostic de la santé économique du monde. Il estime que "l'économie mondiale se trouve dans une phase critique en raison notamment du ralentissement prononcé constaté aux Etats-Unis mais présente de bonnes chances de reprise plus tard dans l'année". Pour Horst Köhler, un assouplissement monétaire dans la zone euro renforcerait les chances de voir ce scénario de se réaliser. Le patron du FMI a donc réaffirmé son souhait de voir la Banque centrale européenne (BCE) baisser ses taux d'intérêt. "Ce serait bénéfique non seulement pour l'Europe mais pour l'ensemble de l'économie mondiale", a t-il indiqué, rappelant néanmoins qu'il avait un "respect absolu pour l'indépendance de cette institution". La BCE, qui doit réunir son conseil des gouverneurs jeudi prochain, ne devrait pas pour autant desserrer le robinet monétaire dès cette date. Sur le front des prix, principale préoccupation des gardiens de l'euro, la tendance ne semble guère être au reflux. Au contraire. Les derniers indicateurs en provenance d'Allemagne et d'Italie, respectivement première et troisième économie de la zone euro, sont inquiétants. En avril, les prix à la consommation ont progressé de 2,5 à 3,3% en glissement annuel dans quatre Etats régionaux outre-Rhin, selon des chiffres provisoires publiés aujourd'hui. En Italie, la hausse des prix à la consommation a été estimée à 0,4% en avril par rapport à mars et à 3,1% sur 12 mois, sur la base des données fournies par un échantillon de grandes villes et selon les calculs des agences de presse italiennes Ansa et Radiocor. Dans ces deux cas, on se situe à un niveau nettement supérieur au seuil de tolérance de 2% fixé par la Banque centrale européenne. Concernant la conjoncture américaine, Horst Köhler reconnait que le ralentissement qui touche la première économie mondiale "est plus fort et plus rapide que ce que la plupart des gens anticipaient il y a quelques mois et qu'il n'y a pas de région dans le monde qui puisse véritablement compenser". Néanmoins, le directeur général du FMI se refuse à céder au catastrophisme. "Nous pensons qu'il n'est pas approprié de tout décrire en termes négatifs". Reconnaissant qu'il demeure des incertitudes sur l'évolution de l'économie américaine, il a également ajouté que cette dernière devrait, "si les bonnes réponses politiques sont apportées", repartir à la fin de l'année et en 2002. Les inquiétudes quant à l'ampleur des difficultés traversées par les Etats-Unis ont trouvé une nouvelle illustration cet après-midi avec la publication par le Conference Board de l'indice de confiance des consommateurs américains. Après un sursaut en mars, cet indice s'est à nouveau effondré en avril pour retomber à son niveau de février dernier, à 109,2. Les Américains sont particulièrement préoccupés par la dégradation de la situation des entreprises et par l'augmentation du chômage. On s'attend à ce que jeudi, le FMI révise à la baisse sa prévision de la croissance mondiale pour 2001, la ramenant à 3,2%. Prenant acte du ralentissement plus brutal que prévu de la croissance mondiale, le FMI a déjà revu en baisse une première fois sa prévision de 4,2 % à 3,4 % pour 2001, après 4,2 % en 2000. latribune.f
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