La Banque centrale européenne a beau écarter le risque d'une récession pour la zone euro, les patrons allemands continuent eux de broyer du noir. Très attendu par les marchés, l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne occidentale est ressorti à 90,9 en mai contre 92,5 en avril. Ce résultat, le plus bas depuis deux ans, est plus mauvais que celui anticipé en moyenne par les économistes. Ces derniers tablaient sur un recul à 91,7. Plutôt que de croire le gouvernement lorsque celui-ci affirme qu'il maintient pour 2001 son objectif de croissance, les patrons allemands semblent préférer suivre la ligne des instituts de conjoncture économique qui révisent les uns après les autres leurs prévisions, les ramenant dans la majorité des cas à 1,7%. Pour Rainer Guntermann, économiste chez Dresdner Kleinwort Wasserstein cité par Reuters, les chiffres publiés aujourd'hui renforcent l'idée que "le PIB du deuxième trimestre pourrait être pire que prévu et que l'Allemagne flirte avec la récession". De plus, la baisse de l'indice des anticipations, à 95, laisse penser qu'il n'y a pas de retournement en vue et que le ralentissement se poursuivra jusqu'à la fin de l'année.Il faut dire que l'Allemagne, économie très exportatrice, est particulièrement exposée aux aléas de la conjoncture mondiale. Le ralentissement américain plus prononcé que prévu en apporte la preuve puisque depuis quelques mois tous les clignotants allemands ont viré au rouge.Le chômage est ainsi reparti à la hausse depuis janvier pour atteindre 3,829 millions de personnes en mai. L'objectif du gouvernement de parvenir sous la barre des 3,5 millions de demandeurs d'emplois pour les législatives de l'automne 2002 paraît compromis.L'industrie a vu ses commandes et sa production chuter, à tel point que certains analystes évoquent la possibilité d'une récession dans ce secteur. Enfin, l'inflation atteint des niveaux jamais égalés depuis la fin 1993 en raison notamment de la flambée des prix des produits pétroliers.Sur ce dernier point, il semble que la décrue soit engagée. Après le Land de Hesse hier, c'est aujourd'hui celui du Bade Wurtemberg de publier des chiffres encourageants. En juin, en rythme annuel, les prix n'ont plus progressé que de 3,1% contre 3,4% en mai.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:35

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