Les compagnies aériennes américaines dans un trou d'air

Après American Airlines et Delta Airlines, c'est au tour de United Airlines (UAL) et de Northwest Airlines de revoir à la baisse leurs prévisions de résultats pour le second trimestre. L'affaiblissement de l'activité économique figure au premier rang des raisons invoquées par James Goodwin, le PDG de United Airlines, pour expliquer que sa compagnie s'attend à une baisse plus importante que prévu de ses bénéfices au deuxième trimestre de son exercice. Au premier trimestre déjà, la compagnie avait dû afficher une perte de 305 millions de dollars. Si la direction d'UAL se dit incapable de chiffrer plus précisemment l'ampleur des pertes du second trimestre, chez Northwest Airlines on estime que le deuxième trimestre se terminera sur une perte nette comprise entre 50 et 75 millions de dollars. Ces chiffres ne font que confirmer une tendance observée dans l'ensemble du secteur aérien puisqu'hier AMR, maison-mère d'American Airlines et de TWA, annonçait qu'elle anticipait une perte de plus de 100 millions de dollars pour le deuxième trimestre de son exercice 2001. Quelques jours avant, Delta Airlines avait indiqué s'attendre à enregistrer au deuxième trimestre une perte supérieure aux attentes, qui pourrait se situer entre 140 et 160 millions de dollars. Les compagnies aériennes américaines sont frappées de plein fouet par le ralentissement économique aux Etats-Unis. La conjoncture morose conduit les entreprises à annuler un certain nombre de voyages d'affaires, marché très lucratif pour les compagnies. De plus ces dernières doivent faire face à des coûts de carburant très élevés, en raison d'un baril de pétrole qui flirtait encore ces dernières semaines avec les 30 dollars. Enfin certains groupes ont dû affronter des conflits sociaux au sein de leur entreprise. C'est le cas notamment de Delta Airlines avec la grève des pilotes de sa compagnie régionale Comair. Ce conflit, qui s'est achevé jeudi, aurait coûté entre 1,5 et 2 millions de dollars par jour à Delta. Mais les difficultés du secteur aérien ne sont pas limitées aux Etats-Unis. Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, les compagnies aériennes européennes traversent elles aussi une zone de turbulences. La Lufthansa a fait savoir la semaine dernière qu'elle revoyait à la baisse sa prévision de bénéfice pour l'exercice 2001. Le groupe table désormais sur un résultat d'exploitation de 700 à 750 millions d'euros pour l'année en cours, ce qui constitue une réduction de 25 à 30% par rapport à son objectif initial. La compagnie allemande a elle aussi dû traverser un long conflit social l'opposant à ses pilotes. Mais l'amputation annoncée des bénéfices est aussi le résultat du retournement de la conjoncture mondiale et de la saturation des aéroports européens.Conséquence, en Bourse, les valeurs du secteur aérien sont plutôt malmenées depuis le début de l'année et ce, des deux côtés de l'Atlantique. AMR recule de 12,22%, Delta de 15,76%, UAL de 18,54%, Northwest de 19,63%. En Europe, le tableau n'est pas plus reluisant puisque Lufthansa chute de 29,05%, Air France abandonne 20,88% et British Airways baisse de 15,69%. latribune.fr
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