General Electric ne croit plus à un feu vert de la Commission

General Electric semble avoir fait son deuil de la fusion avec Honeywell. Jeffrey Immelt, qui remplacera prochainement l'emblématique Jack Welch à la tête de la plus grande entreprise mondiale (486 milliards de dollars de capitalisation boursière), a de nouveau laissé libre cours à son pessimisme dans une interview au Monde. Interrogé par le quotidien sur le pourcentage de chances de réalisation du projet de fusion avec Honeywell, M. Immelt a déclaré que "ce pourcentage est nul". "L'offre est sur la table, mais tous les indices que nous avons reçus de la Commission européenne nous font penser que cette offre ne sera pas acceptée", a-t-il poursuivi.GE a présenté jeudi ses concessions finales à la Commission européenne pour tenter de la convaincre de donner son feu vert à la méga-fusion de 45 milliards de dollars annoncée fin octobre 2000 et déjà entérinée au Etats-Unis. Parmi les mesures proposées, le conglomérat envisage le désinvestissement de certaines activités aéronautiques d'Honeywell, représentant un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dollars. Jack Welch avait toutefois indiqué, à l'occasion de la présentation du dossier final aux autorités bruxelloises, que "les désinvestissements proposés sont très loin des exigences de la Commission européenne". L'autorité antitrust européenne poursuit de son côté l'examen du dossier GE/Honeywell afin d'être en mesure de rendre sa décision au plus tard le 12 juillet. Mario Monti, le commissaire européen à la concurrence, est monté lundi au créneau en déclarant que les critiques adressées récemment à Bruxelles étaient "non seulement injustifiées, mais également difficiles à comprendre dans la mesure où la décision sur le cas n'est pas encore intervenue".Pour Louis Vogel, avocat d'affaires spécialisé en droit européen de la concurrence, un feu rouge de la Commission européenne serait particulièrement difficile à contourner pour General Electric. "Dans ce cas, le seul recours de General Electric serait d'attaquer la décision de la Commission devant le tribunal de première instance de l'Union européenne (TPI), puis éventuellement devant la Cour de Justice des Communautés (CJCE). Les chances d'aboutir sont toutefois réduites car le TPI déjuge rarement la Commission sur ses appréciations économiques, et la CJCE se refuse purement et simplement à examiner les questions de faits, se bornant aux problèmes de droit" (voir interview ci-contre).latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.