L'euro en difficulté après la poussée de l'inflation européenne

La monnaie unique a de nouveau piqué du nez lundi, après la publication des chiffres de l'inflation dans la zone euro. Peu avant 15h, la devise européenne s'échangeait contre 0,858 dollar, ce qui marque une dépréciation de 0,35% par rapport à son cours de vendredi soir. Elle met ainsi un terme à son rebond de la semaine dernière, qui lui avait permis de repasser temporairement au-dessus de la barre de 0,86 dollar.L'euro pâtit une nouvelle fois des incertitudes des analystes sur l'attitude de la Banque centrale européenne. Le dilemme auquel est confronté Wim Duisenberg s'est en effet encore compliqué à l'occasion de la publication, lundi midi, des chiffres de l'inflation dans le zone euro. En mai, les prix ont connu un nouveau dérapage de 0,6%, ce qui porte à 3,4% leur hausse sur un an. Jamais depuis la mise en place de la BCE l'indice des prix n'avait été aussi éloigné de l'objectif de 2% retenu par le Traité de Maastricht.Pour Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires, ces chiffres montrent que "la BCE a, pour le moment, échoué sur les trois tableaux déterminants que sont l'euro, l'inflation et la croissance". Car, parallèlement à la poussée des prix, l'économie européenne marque des signes de plus en plus marqués de ralentissement. La BCE vient d'ailleurs de revoir en baisse sensible ses prévisions de croissance pour l'année en cours. Elle ne table plus aujourd'hui que sur une hausse de 2,2 à 2,8% du PIB, contre une prévision antérieure de 2,6 à 3,6%. Faut-il alors, comme le recommande l'économiste, poursuivre la baisse des taux en dépit des tensions sur les prix ? Le statut de la BCE, qui l'oblige avant tout à garantir la stabilité des prix, semble l'exclure. A ceci près que le dérapage de l'inflation en mai est largement lié à des phénomènes temporaires et isolés qui rendent toute conclusion définitive difficile. Une nouvelle fois, ce sont en effet les produits énergétiques et alimentaires qui ont expliqué l'essentiel de la hausse des prix en mai. En dehors de ces éléments, le taux d'inflation de la zone euro s'est établi à 2,1% sur un an, un niveau quasiment conforme à l'objectif de la BCE. Mais l'institut d'émission européen, qui s'est engagé sur des objectifs d'inflation nominale, peut-il aujourd'hui faire machine arrière et prendre l'indice de base (hors énergie et alimentation) comme référence ?latribune.f
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