« Les investisseurs toujours sélectifs dans le secteur auto »

« La Tribune ». La cote d'amour du secteur automobile européen est-elle justifiée ?Christophe Laborde. Le secteur automobile a bénéficié du retour des investisseurs éprouvés par la crise des valeurs TMT. Ils ont alors recherché des sociétés solides, acceptant un profil de croissance des résultats moins élevé. Dans le contexte de ralentissement de l'économie américaine, les constructeurs européens sont apparus comme des valeurs défensives, mais le marché reste sélectif et les équipementiers demeurent pénalisés par une pression sur les prix affectant leurs marges. Le titre Peugeot a connu le meilleur parcours boursier.Quel est votre scénario sur les immatriculations européennes ?Nous tablons sur un marché européen en 2001 à l'équilibre ou en léger repli (- 2 %). Cela devrait amener les acteurs à rechercher des relais de croissance. Cependant les marchés émergents connaissent des perspectives contrastées. Peugeot devrait faire mieux avec une gamme renouvelée et son offre HDI diesel déclinée en petite motorisation. Toutefois, l'objectif du groupe de vendre trois millions de véhicules en 2001 (+ 6,5 %) semble aujourd'hui difficile. Aussi, nous arbitrons en faveur de Renault. Ce dernier va souffrir d'une gamme plus ancienne qui devrait conduire à une baisse de 4 % de ses ventes mondiales. La cession de sa branche poids lourds à Volvo se fera sentir sur le chiffre d'affaires mais permettra un raffermissement des marges du groupe. Et puis Renault va bénéficier du fort soutien du redressement rapide de Nissan.Ce redressement ne constitue-t-il pas un obstacle à sa prise de contrôle majoritaire par Renault ?J'attends pour Nissan, cette semaine, un résultat net de 280 milliards de yens (2,6 milliards d'euros) qui tranche avec la perte de 684 milliards de yens affichée au 31 mars 2000. C'est un soutien formidable pour Renault dont la moitié des bénéfices attendus en 2001 devrait provenir de la consolidation de sa filiale. Quant au renforcement de Renault dans son capital, le Français dispose d'une option lui permettant de monter à 44,4 % contre 36,8 % aujourd'hui au même prix que celui payé initialement, soit la moitié du cours actuel.
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