"Dans le prêt-à-porter, le marché valorise le potentiel à l’international"

La Tribune - Quelles conclusions tirer de l'entrée en fanfare de Zara en Bourse ? Christophe Chaput.- Recherchée à l'introduction, l'action Inditex, maison mère de Zara, n'a pas déçu lors de la première séance avec un bond de 22,5 % mercredi dernier. Mais depuis, le cours plafonne voire s'érode légèrement. A 18 euros, son PER 2002 atteint 28, même si compte tenu d'une croissance attendue des résultats, le PE rapporté à la croissance (PEG) s'établit à 1,3, niveau comparable au suédois H&M, à l'américain GAP et au britannique Next. A ce niveau, Inditex a déjà consommé l'essentiel de son potentiel d'appréciation.Le succès de cette opération vient rappeler la valeur que les investisseurs accordent à l'internationalisation des enseignes. Pour s'en convaincre, il suffit d'opposer le PER moyen des acteurs français le plus souvent restés hexagonaux qui ressort à 7 (hors Etam dont le PER est non significatif). Ce qui a de la valeur c'est la notoriété des marques, bien que celle-ci soit obtenue très différemment chez H&M, dont l'effort de publicité est important, ou chez Zara qui mise sur le bouche à oreille venant récompenser une remarquable réactivité dans ses collections, avec plus de 200 professionnels dans ses équipes de design. La part de marché vient au second plan et le marché privilégie la dynamique des résultats. Pourquoi n'y a-t-il pas d'équivalent à Zara en France ? Les acteurs français sont le plus souvent en position de suiveurs et n'ont pas obtenu de résultats tangibles à l'international. Etam a ainsi buté sur sa collection internationale. Les enseignes cotées telles que Manoukian, Brice et Camaieu restent trop dépendantes de leur marché domestique. Seul Zannier avec 300 magasins à l'international sur un total de 800 s'est donné les moyens de changer de dimension. Ce réseau, issu de son rapprochement avec IKKS et Catimini et dont les 13 marques assurent un bon équilibre, devrait être rapidement pris en compte par le marché qui ne valorise encore l'affaire qu'avec un faible PER 2002 de 10.Pourquoi les enseignes françaises sont-elles faiblement valorisées ? Le marché reste marqué par les déception d'Etam et de Brice. La dynamique positive des résultats de Zannier (25 % de croissance annuelle sur la période 1999/2003) comme celle de Camaieu ou de Manoukian devrait toutefois rapidement changer la donne.Propos recueillis par Christophe Tricaud.
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