Pernod-Ricard plie sous les dégradations d'analystes

S'il est un titre qui ne profite pas du rebond du CAC 40 ce jeudi, c'est bien Pernod-Ricard. Alors que l'indice parisien s'est progressivement redressé depuis le début de la matinée, l'action du groupe de spiritueux n'a en revanche cessé de s'enfoncer. Du coup, elle lâche 6,79% à 97,50 euros à la clôture. Un parcours qui n'a rien de vraiment surprenant lorsque l'on sait que deux grands intermédiaires américains viennent de déclasser la valeur.Ainsi, Schroder Salomon Smith Barney est passé de "surperformance" à "neutre" et Morgan Stanley de "surpondérer" à "neutre". Premier argument: le niveau de valorisation qu'avait atteint le titre. A la clôture de mercredi, il gagnait en effet plus de 20% depuis le début de l'année, alors que le CAC perdait plus de 30%. C'est d'ailleurs cette poussée qui avait déjà amené Fortis Securities à conseiller d' "alléger" dès la semaine dernière.Mais la valorisation n'est pas la seule raison mise en avant par les bureaux américains. Selon Morgan Stanley, les chiffres délivrés la veille ne justifient pas une hausse du cours et plaident en faveur d'une décote par rapport à Diageo.Le compte rendu des ventes à neuf mois a en effet laissé les professionnels sur leur faim. Bien sûr, Pernod-Ricard a confirmé ses objectifs de résultats, soit un doublement du résultat opérationnel vins et spiritueux par rapport aux 344 millions d'euros de 2001, une marge opérationnelle de 20% pour le groupe et un bénéfice par action (avant exceptionnels) de 6,40 euros.Mais le chiffre d'affaires à neuf mois a légèrement déçu. Attendu à 3,72 milliards d'euros, il n'a finalement pas dépassé les 3,664 milliards d'euros (+10%). Même déconvenue dans les vins et spiritueux: les ventes sont ressorties un peu en-dessous de 2,3 milliards d'euros (+77%), alors que le marché visait un chiffre de 2,37 milliards. Le groupe justifie notamment ces chiffres par le fort impact négatif des taux de change. Et celà pourrait perdurer. Ce qui a conduit Pernod-Ricard à remettre en cause ses objectifs de ventes. Ainsi il ne réalisera peut-être pas les 3,6 milliards d'euros prévus pour 2002 dans sa branche vins et spiritueux.Bref, si tous reconnaissent les qualités intrinsèques de Pernod-Ricard, son discours tempéré suffit aujourd'hui à le faire trébucher, les analystes se montrant désormais prudents sur un groupe dont les performances à venir pourraient être moins soutenues que celles des derniers mois. Fideuram-Wargny reste ainsi réservé "dans l'attente de la confirmation du succès de l'intégration des marques de Seagram".
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