L'audit des finances publiques connu le 27 juin

Le résultat de l'audit des finances publiques sera connu le 27 juin prochain. C'est ce qu'a laissé entendre une source proche du gouvernement en annonçant, sous couvert d'anonymat, la tenue d'une réunion ministérielle à Matignon sur ce sujet. L'audit, qui est conduit par les deux magistrats de la Cour des comptes qui avaient déjà réalisé celui de 1997, permettra de connaître la marge de manoeuvre dont disposera le nouveau gouvernement.L'équipe de Lionel Jospin avait tablé sur un déficit public de l'ordre de 1,8 à 1,9% du PIB pour 2002. Selon les dernières rumeurs, les projections de l'audit montreraient un dépassement conséquent de ces chiffres. Le déficit pourrait donc dépasser 2% du PIB et d'aucuns parlent même de 2,6% en fin d'année.Si ces rumeurs se confirment, il sera bien difficile pour Jean-Pierre Raffarin de tenir les promesses faites par le président de la République durant la campagne présidentielle en termes de baisses d'impôts. Les partenaires européens de la France, à commencer par l'Allemagne sociale-démocrate, semblent déterminés à faire respecter l'engagement pris en mars au sommet de Barcelone de revenir à l'équilibre des comptes publics en 2004. Le gouvernement allemand a réitéré sa détermination dans un communiqué hier matin. Par ailleurs, une source proche de la Commission européenne a laissé entendre hier que la France et le Portugal étaient sous la menace d'une mise en garde de Bruxelles. La Commission considère en effet que si le Traité de Maastricht tolère un déficit public allant jusqu'à 3% du PIB, cette limite doit être une marge de manoeuvre réservée aux périodes de récession. Pour le commissaire européen à l'Economie Pedro Solbes, quel que soit le résultat de l'audit, la France doit donc se conformer à l'objectif de 2004. De son côté, le gouvernement français tente de relancer le débat. La nouvelle ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine, a ainsi déclaré hier sur Europe 1 qu'il fallait "interpréter ensemble et de façon intelligente le pacte de stabilité et de croissance". Pour elle, l'aspect "croissance" de ce pacte a été trop longtemps oublié. "Nous devons d'abord réfléchir ensemble à la façon dont le pacte de stabilité peut développer l'emploi et la croissance", a-t-elle conclu. Une déclaration qui laisserait supposer que, lors du sommet de Séville, le gouvernement français pourrait réclamer un aménagement des règles sur le déficit budgétaire. Le sommet risque alors d'être particulièrement agité.
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