Les Français restreignent leur consommation

Ni effet euro, ni effet soldes pour doper la consommation des ménages en janvier... Les Français ont, au contraire, nettement restreint leurs achats le mois dernier comme en témoigne la statistique publiée ce matin par l'Insee. La consommation des ménages en produits manufacturés (25% de leurs dépenses totales de consommation) a reculé de 0,4% en janvier par rapport à décembre, et a progressé de 1,2% par rapport à janvier 2001. En décembre, la consommation des ménages avait progressé de 0,3% (chiffre révisé en baisse par rapport à une première estimation faisant état d'une hausse de 0,4% ) par rapport à novembre. Pour le seul champ du commerce, c'est-à-dire hors automobiles, pneus, pièces détachées et produits médicaux, les dépenses de consommation des ménages français ont reculé de 1% en janvier par rapport à décembre et ont progressé de 0,2% par rapport à janvier 2001, précise l'INSEE. Pour Philippe Waechter, chef économiste de Banques Populaires Asset Management, ce fléchissement des dépenses de consommation "n'est pas illogique dans un contexte conjoncturel de ralentissement économique et de dégradation de l'emploi". Selon lui, cette baisse est "d'autant plus marquée que le passage à l'euro a fait perdre une partie des échelles de valeur et que des craintes sont apparues concernant une flambée des prix. Dans cet environnement assez lourd, les ménages ont préféré rester prudents. Mais, selon moi, passé ce mois de janvier, la consommation des ménages devrait être mieux orientée en février et mars". Illustrant ce propos, on peut noter que la baisse de la consommation des ménages enregistrée en France en janvier apparaît par ailleurs en nette contradiction avec un ensemble d'enquêtes conjoncturelles plutôt encourageantes publiées dans la zone euro. Les Pays-Bas ont même revu à la hausse leur prévision de croissance pour 2002. La bonne résistance de la consommation française est un enjeu de taille puisque c'est d'elle que dépend la croissance du produit intérieur brut. En effet, ni les investissements des industriels, ni les échanges extérieurs ne sont actuellement à même de prendre le relais. Lors d'une récente enquête, l'Insee indiquait que les entreprises envisageaient de réduire de 3% leurs investissements cette année. Quant au commerce mondial, aucune véritable reprise n'est attendue avant le milieu de l'année en cours. Dans la perspective des élections présidentielles en France au printemps, le maintien de la consommation a aussi son importance. C'est en effet de ce facteur que dépendra l'ampleur et le timing de la reprise économique et par voie de conséquence le niveau de l'emploi, argument décisif lors d'une campagne électorale. Selon ses dernières estimations officielles, le gouvernement table pour 2002 sur une croissance d'environ 1,5%.latribune.f
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