L'industrie européenne en contraction

La santé de l'industrie dans la zone euro est plus que fragile. Pour le troisième mois consécutif, l'indice des directeurs d'achat de la zone euro (PMI) - qui résume le climat des affaires du secteur manufacturier au sein des Douze - s'est inscrit en baisse, passant de 50,8 en août à 48,9 en septembre. En moyenne, les économistes s'attendaient à ce que l'indice demeure au-dessus de 50, à 50,3. En enfonçant le seuil des 50, cet indice confirme une crainte formulée par de nombreux observateurs : désormais, après avoir ralenti, l'activité dans le secteur manufacturier se contracte. Dans cette enquête, le cas allemand est particulièrement préoccupant. L'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier de la première économie de la zone euro a chuté de 3 points en septembre, à 46. Si une partie de cette baisse peut être imputée aux conséquences des inondations terribles vécues par l'Allemagne cet été, il n'en demeure pas moins qu'outre-Rhin la demande intérieure reste faible. La dégradation des carnets de commande à l'export ne permet pas de pallier à cette situation.De surcroît, ni la France, ni l'Italie ne sont parvenues le mois dernier à compenser la tendance allemande. Des deux côtés des Alpes, l'activité manufacturière marque le pas. Selon Philippe Waechter, chef économiste de Banque Populaire Asset Management, "cette enquête montre le manque d'autonomie de la croissance de la zone euro. La dégradation de l'environnement se traduit immédiatement en ralentissement de l'activité. La demande interne reste le point faible de la zone euro. La BCE pourrait y trouver une opportunité". Pour l'instant, les dirigeants de la Banque centrale européenne ne semblent guère enclins à réduire le loyer de l'argent afin de redonner de l'air à une économie européenne affaiblie. Ils estiment à l'inverse que la politique monétaire actuelle est "appropriée". La persistance de tensions sur les prix - selon une première estimation, l'inflation dans la zone euro se serait établie à 2,2% en septembre - fournit d'ailleurs à la BCE un argument de poids pour justifier son statu quo monétaire. L'euro ne pâtit pas de ces mauvais chiffres: la monnaie européenne reste stable sous les 99 cents. Le marché des changes est de fait plutôt attentiste et a les regards tournés vers les Etats-Unis où doit notamment être publié en milieu d'après-midi l'indice ISM des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier.
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