Le pétrole s'enflamme à nouveau

Encore une mauvaise nouvelle pour la reprise : le prix du pétrole qui était revenu à des niveaux raisonnables depuis un mois (les prix à la production des produits énergétiques ont baissé de 9,6% en mai sur un mois) repart à la hausse jeudi. Ainsi, à 18h, le baril de Brent de la mer du Nord progressait de 3,31% à 26,65 dollars.La cause de cet accès de fièvre réside dans une note de l'administration américaine qui confirme la reprise de la demande américaine. Selon ce document, la croissance de la consommation en pétrole brut atteindra 2,5% cette année et la demande américaine "dépassera de loin les 9 millions de barils par jour cet été". Déjà, le gouvernement américain a remarqué que la consommation de barils dans les trois dernières semaines était de 2,5% supérieure à celle de l'an passé sur la même période.Parallèlement, les stocks américains d'essence pour la semaine passée ont été en baisse de 1,5 million de barils, atteignant leur plus bas depuis un an. Pour l'expert de JP Morgan Bank Paul Horsnell, cité par Reuters, tout cela signifie que "la période de baisse du prix du pétrole est de nouveau derrière nous". D'autant que pour lui, les pronostics de Washington sont basés sur une reprise faible et sur la fin des restrictions de l'Opep. Or, pour Paul Horsnell, ces points de vue "ne semblent pas particulièrement fondés".Une vision d'ailleurs confirmée par l'annonce faite par le Venezuela, un des principaux fournisseurs de pétrole des Etats-Unis, du maintien de ses engagements vis-à-vis de l'Opep et donc de sa politique de restriction. Enfin, un autre élément a concouru à la hausse des prix : la rumeur de grève dans l'industrie pétrolière norvégienne. Lors de la dernière grève de ce type en juin 2000, le Brent avait grimpé de 7,2%. Bref, entre problèmes conjoncturels et reprise de la demande, tous les facteurs semblent réunis pour avoir un renforcement à long terme du prix du pétrole, ce qui devrait encore inquiéter un peu plus les banquiers centraux, et notamment Wim Duisenberg.
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