A l'évidence, sur le marché des jeux vidéo, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Il y a quelques jours, l'éditeur américain THQ avait semé le trouble à Wall Street en annonçant une révision en baisse de ses prévisions de résultats pour l'année prochaine. Le groupe avait expliqué son pessimisme par l'incertitude du marché des consoles l'an prochain. Mais cette inquiétude n'est visiblement pas partagée par Electronic Arts (EA). Le numéro un mondial du jeu vidéo fait au contraire preuve d'un optimisme à toute épreuve et il s'appuie pour cela sur des résultats trimestriels bien supérieurs aux attentes. Sur la période juillet-septembre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 453 millions de dollars et affiche un bénéfice net trimestriel de 50 millions de dollars, soit 34 cents par action. C'est deux fois supérieur à ce qu'attendaient en moyenne les analystes. Ces performances doivent beaucoup aux succès des jeux de football américain édités par EA. Avec Madden NFL 2003 et NCAA Football 2003, le groupe dispose des deux jeux vidéo à thématique sportive les plus vendus aux Etats-Unis. Mais plus globalement, les titres du catalogue d'EA sont plébiscités aussi bien sur les consoles PS2 - la console de jeux la plus vendue au monde - que sur PC. EA n'entend pas s'arrêter en si bon chemin et pronostique que le trimestre en cours pourrait être le meilleur de son histoire. A l'inverse de ceux qui estiment que les traditionnelles ventes de fin d'années ne seront pas aussi bonnes que d'habitude en raison du ralentissement économique, EA est certain de poursuivre sa croissance au troisième trimestre de son exercice (octobre-décembre), grâce notamment à un programme de lancement chargé, qui comporte 35 nouveaux titres dans 75 pays. Parmi les jeux à venir, on trouvera notamment "Harry Potter et la chambre des secrets", "Le seigneur des anneaux" et "FIFA Soccer 2003". Dans ces conditions, pour le trimestre en cours, EA revoit à la hausse ses prévisions et table sur un chiffre d'affaires compris entre 1,075 et 1,17 milliard de dollars. Quant au bénéfice net par action, il devrait se situer entre 1,52 et 1,60 dollar. Confiant en ses forces, EA se paie même le luxe de retarder au quatrième trimestre de son exercice fiscal (janvier-mars) la sortie de certains de ses titres très attendus comme "SimCity 4" pour PC ou "The Sims" pour PS2. Il s'agit pour EA d'éviter que le succès de ces titres ne conduise à évincer du marché les autres produits du catalogue, encore très demandés et qui peuvent, selon lui, profiter de la ruée des fêtes de Noël.Ces annonces n'émeuvent guère Wall Street. Le titre Electronic Arts est stable en milieu de journée.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:55

Partager :