Le départ de Michael Capellas de HP inquiète le marché

Faisant chuter l'action Hewlett-Packard de 10,97% lundi, pour la ramener à 14,85 dollars, Wall Street a rendu un premier hommage à Michael Capellas. Le numéro deux mondial de l'informatique avait en effet confirmé en début de journée les informations du Wall Street Journal sur le prochain départ du groupe de Michael Capellas, son président. Effectif au 1er décembre, ce départ risque de laisser un grand vide à la tête du groupe, en dépit du talent incontesté de Carly Fiorina, sa "CEO".Avec cette dernière, Michael Capellas, patron de Compaq depuis 1999, avait négocié l'accord de fusion entre les deux groupes, annoncé en septembre 2001 et concrétisé huit mois plus tard, après d'épineux débats, notamment avec les familles Hewlett et Packard. Aujourd'hui, il s'apprête, selon le communiqué officiel, à "poursuivre de nouvelles opportunités de carrière". La presse le donne en fait favori pour prendre la tête de WorldCom, le deuxième opérateur longue distance américain, placé en juillet sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites et qui espère en sortir rapidement. Pour HP, ce départ est délicat. D'autant que le groupe n'entend pas le remplacer au poste de président, se contentant de chercher un successeur pour le poste qu'il laisse vacant au conseil d'administration. Si elle ne constitue pas une surprise pour certains investisseurs et analystes, la décision de Michael Capellas met en effet en évidence certaines incertitudes sur l'avenir du groupe. "Clairement, le départ de Capellas est une perte pour HP, résume Toni Sacconaghi, analyste chez Sanford Bernstein, interrogé par Reuters. Présenté comme un dirigeant très compétent, fin connaisseur du monde informatique, Michael Capellas avait participé à l'intégration, parfois douloureuse, de Compaq dans HP, qui a notamment abouti à la suppression de 15.000 emplois. "Nous avons atteint un seuil naturel de transition. Michael s'était engagé à mener à bien la fusion et maintenant, grâce au travail difficile accompli par toute l'équipe, nous avons atteint ou dépassé tous nos objectifs d'intégration", a souligné Carly Fiorina dans un communiqué. Mais certains analystes estiment que beaucoup reste à faire pour affiner l'intégration des deux gammes de produits héritées de la fusion, et pour mettre en valeur les synergies qui ont motivé la fusion, alors même que le secteur peine à entrevoir la reprise. Carly Fiorina est désormais seule pour relever le défi. Le premier test de la PDG "solo" aura lieu lundi prochain, lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe. D'ici-là, l'action risque d'être chahutée. Mardi à la mi-séance, elle récupérait une partie du terrain abandonné la veille, regagnant 4,2% à 15,47 dollars.
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