China Telecom entrera en Bourse, mais par la petite porte

Suspendue samedi dernier faute d'une souscription suffisante, l'introduction en Bourse - à Wall Street et à Hong Kong - de China Telecom aura bien lieu, mais à échelle réduite. L'opérateur public chinois de téléphonie fixe, qui voulait récolter quelque 3,68 milliards de dollars, n'espère plus engranger que 1,43 à 1,66 milliard. Contraint de choisir entre une réduction du nombre d'actions mis sur le marché et une baisse du prix de vente de ces titres, China Telecom a opté pour la première option : la nouvelle souscription, ouverte demain, portera finalement sur 7,556 milliards de titres, soit 10% du capital, au lieu des 16,8 milliards prévus initialement. Soit une réduction de 55% de la part du capital mise en Bourse. La première cotation à New York est désormais prévue le 15 novembre, avec une semaine de retard sur la date prévue.Selon des sources citées ce week-end par Reuters et Bloomberg, les réservations engrangées jusqu'à vendredi ne couvraient que les trois-quarts du volume initial de la tranche réservée aux investisseurs institutionnels, laquelle couvre 95% du volume global de l'introduction. Si ces ordres sont renouvelés, China Telecom peut donc désormais espérer voir son offre sursouscrite. Mais rien ne le garantit : certains investisseurs risquent d'être échaudés par un premier échec et déçus par le maintien du prix du vente du titre. La fourchette reste en effet fixée entre 1,48 et 1,71 dollar de Hong Kong. Les banques introductrices (Morgan Stanley, Merrill Lynch et China International Capital) n'avaient guère le choix : la législation chinoise interdit la vente de biens de l'Etat en dessous de leur valeur comptable. Or la fourchette initiale se situait juste au dessus de ce seuil. Seul avantage pour les investisseurs : l'introduction se faisant par augmentation de capital, la baisse du nombre de titres mis en Bourse réduit l'effet de dilution des bénéfices. L'action est désormais valorisée entre 9,5 et 11,8 fois le bénéfice estimé pour 2003, contre 11 à 13 fois auparavant. La baisse des valorisations des opérateurs est évidemment le principal facteur mis en cause pour expliquer l'échec de l'introduction, qui devait être la troisième "IPO" mondiale de l'année par sa taille. Depuis le 1er janvier, les valeurs du secteur ont chuté de 20% en Asie, et la baisse atteint même 30% pour China Mobile, le principal opérateur coté de la République populaire.Issu de l'ancien monopole d'Etat, China Telecom, qui exploite les réseaux de téléphonie fixe dans quatre provinces chinoises dont celle, très riche, de Shanghai, ne peut en outre pas afficher les mêmes perspectives de croissance que ses concurrents mobiles. Et cela en dépit des mesures censées le favoriser annoncées par Pékin ces dernières semaines, comme le rachat par China Telecom à sa maison-mère de cinq réseaux locaux, ou la multiplication par huit du tarif des télécommunications entre Hong Kong et le reste de la Chine, qui représentent déjà une part non négligeable de son chiffre d'affaires.
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