La peur de la dette plane encore sur France Télécom

Une fois de plus, le spectre du surendettement a pesé sur le cours de France Télécom vendredi. Après avoir gagné 7,59% la veille, le titre a passé la majeure partie de la séance de vendredi dans le rouge, perdant près de 7% dans les premiers échanges. Il est néanmoins revenu en territoire positif dans la deuxième partie de l'après-midi, profitant notamment de la reprise générale des marchés dans le sillage de Wall Street. En clôture, il gagne 4,41% à 10,65 euros. Sa filiale Orange, elle, n'est pas parvenue à inverser la tendance du début de journée, cédant 1,31% à 6,01 euros.A l'origine de l'accès de faiblesse du début de journée, les informations publiées vendredi matin par La Tribune sur le premier rapport d'étape que présentera lundi Thierry Breton, le nouveau PDG de France Télécom, à son conseil d'administration. Principale - mauvaise - surprise révélée par l'audit interne engagé le mois dernier : Thierry Breton estimerait désormais que la dette du groupe est plus proche de 80 milliards d'euros, en intégrant les éléments hors bilan, que des 70 milliards évoqués jusqu'à présent. Bien que provisionnés, ces éléments hors bilan pourraient en effet entraîner de nouvelles sorties de cash. Dans ces conditions, souligne La Tribune, certains dans l'entreprise jugent trop long le délai de deux mois que s'est donné Thierry Breton avant de présenter sa stratégie et son plan de désendettement. Celui-ci devrait inclure une recapitalisation du groupe, a confirmé mercredi Francis Mer, le ministre de l'Economie, mais ni le calendrier, ni les modalités de l'opération n'ont pour l'instant été précisés. Le directeur de l'information du groupe, Bruno Janet, a "catégoriquement" démenti les informations de La Tribune, "notamment celles se rapportant à l'état de sa dette". Il en a profité pour rappeler que Thierry Breton ne prévoyait pas de présenter les conclusions de son "état des lieux" avant le début du mois de décembre. Une échéance qui correspond effectivement aux deux mois évoqués par le nouveau PDG lors de son arrivée dans le groupe, mais qui risque de paraître trop éloignée à des investisseurs pressés de voir le dossier évoluer.Le conseil d'administration de lundi doit examiner le chiffre d'affaires du groupe au troisième trimestre et les derniers développements du dossier MobilCom. France Télécom doit s'efforcer de déboucler rapidement ses liens avec l'opérateur mobile allemand en faillite, en limitant si possible le coût de l'aventure...La montée du titre FT jeudi avait notamment été alimentée par d'autres informations de La Tribune, selon lesquelles le plan de redressement des comptes pourrait conduire à la cession des Pages Jaunes du groupe, aujourd'hui intégrées à la filiale Wanadoo (lire ci-contre).
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