Vodafone dépasse les prévisions

L'opérateur britannique Vodafone a publié ce matin de solides résultats portés par la croissance de son nombre d'abonnés. Le groupe dirigé par Chris Gent, qui tente actuellement de prendre le contrôle de Cegetel, a vu ses revenus croître à un rythme supérieur aux attentes des analystes, réduisant ainsi ses pertes de façon significative. Sur les six premiers mois (clos fin septembre) de son exercice 2002-2003, l'Ebitda (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) a fait un bond de 30% sur un an à 6,2 milliards de livres (9,71 milliards d'euros). La perte nette (après amortissements des survaleurs et éléments exceptionnels) est tombée à 4,3 milliards de livres, contre 9,7 milliards de livres l'an passé.Le chiffre d'affaires a augmenté de 67% à 14,9 milliards de livres. Cette hausse s'explique par l'intégration de J-Phone, dont le britannique détient deux tiers de participation et dont le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,7 milliard de livres (+112% en un an). Vodafone, présent dans 28 pays, a vu sa base de clients atteindre 107,5 millions d'abonnés (Ce chiffre inclut également les participations du groupe dans lequel il n'est pas majoritaire). L'ARPU (revenu moyen annuel par abonné) a augmenté en Europe, atteignant 282 livres au Royaume Uni, soit 4 livres de mieux qu'un an plus tôt. En Allemagne, il a gagné 12 euros à 121 euros, tandis qu'il est resté stable en Italie à 345 euros.Outre l'activité de téléphonie mobile, la transmission de données a également donné un coup de fouet au chiffre d'affaires, puisque ce marché a enregistré une croissance de 112% sur la période à 1,7 milliard de livres. "Nous sommes très satisfaits de ces chiffres. Mais nous ne voulons pas que les investisseurs soient trop enthousiastes", a commenté Chris Gent, avec le désir de calmer les ardeurs du marché. Par ailleurs, le groupe a annoncé avoir ramené sa dette à 10 milliards de livres (16 milliards d'euros) fin septembre, contre 12 milliards de livres fin mars. Vodafone détonne dans l'univers des opérateurs télécoms, dont les plus grands se sont fortement endettés. France Télécom croule ainsi sous une dette de 70 milliards d'euros, tandis que Deutsche Telekom supporte 64 milliards d'euros d'endettement. Au second semestre, l'Ebitda de Vodafone devrait être supérieur à celui de l'an passé, mais inférieur à celui du premier semestre, en raison de la croissance des coûts notamment en communication pour promouvoir de nouveaux services. De même, le bénéfice d'exploitation sera inférieur à celui du premier semestre.Sur l'ensemble de l'exercice, Vodafone table sur une croissance de 10% de sa base d'abonnés. Un rythme de progression que le groupe compte poursuivre au prochain exercice. Quant au chiffre d'affaires, il devrait afficher une hausse à un chiffre sur la même période pour un Ebitda en hausse de 15%.Vodafone convoite Cegetel plus que jamais. Si le rachat aboutit, l'opérateur français aurait un impact dans les comptes dès le second semestre. Toutefois, Vodafone, qui a renouvelé son offre de rachat à Vivendi Universal sur ses 44% dans Cegetel, a en parallèle précisé qu'en l'absence de réponse claire du groupe de médias français, il se réservait le droit de retirer cette offre à tout moment. En attendant, Chris Gent a déclaré avoir tenté de persuader les créanciers de VU, c'est-à-dire les banques, de rallier sa cause et de ne pas soutenir le groupe français dans son projet d'exercer son droit de préemption sur les parts de BT Group et de SBC."Ils [les banquiers, ndlr] ont été très attentifs à nos explications et à nos arguments: selon nous, franchement, ces actifs seront bien mieux avec Vodafone qu'avec Vivendi Universal pour se développer", a déclaré le patron du groupe lors d'une conférence de presse, sans citer de noms. Selon Les Echos, Vodafone serait allé frapper à la porte de la Société Générale et de BNP Paribas. Si VU a tant de mal à contre-attaquer sur Cegetel c'est qu'il supporte déjà un endettement de 17 milliards d'euros.A la Bourse de Londres, le titre Vodafone a gagné mardi 12,69% pour terminer la journée à 111 pence. Alors qu'il avait dépassé les 180 pence en janvier, il était brièvement tombé fin septembre sous les 80 pence avant d'entamer un rebond qui approche désormais les 40%.
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