Merrill Lynch et JP Morgan Chase toujours victimes de la morosité boursière

Après une année 2001 difficile, les banques d'affaires américaines Merrill Lynch et JP Morgan ont continué, en ce début d'année, de pâtir de la morosité boursière, évidemment peu favorable aux juteuses opérations de banques d'investissement (introductions, fusions-acquisitions, émissions obligataires, etc). Au premier trimestre, Merrill Lynch a vu ses bénéfices tomber à 647 millions de dollars, contre 874 millions de dollars l'an passé (-26%). Ces résultats sont légèrement supérieurs aux attentes des analystes qui tablaient sur un bénéfice de 67 cents par action. Les revenus ont baissé de 21% sur la période janvier-mars à 5,1 milliards de dollars, en raison de la baisse des activités de courtage. Le chiffre d'affaires issu de la branche banque d'investissements et opérations de marchés (Global Markets and Investment banking) a baissé de 14% à 2,4 milliards de dollars. Quant à l'activité de la branche Private client, elle s'est dégradée de 29% à 2,2 milliards de dollars. La banque, qui a procédé à un vaste plan de restructuration l'an dernier avec à la clef la suppression de 15.000 postes, se dit en tout cas bien positionnée pour affronter la conjoncture. "Même si nous restons prudents sur les perspectives économiques à moyen terme, nous croyons en notre positionnement et nous pensons maintenant avoir la taille idéale sur le marché", a précisé son président David Komanski. Merrill Lynch a poursuivi ces derniers mois l'application de son plan de réduction des coûts en supprimant 1.000 postes supplémentaires dans les activités de courtage hors Etats-Unis, ramenant ses effectifs à 56.400 personnes. Sur les marchés à mi-séance, l'action gagne 1,01% à 48,84 dollars.De son côté, JP Morgan Chase continue d'être fortement pénalisée par la faillite d'Enron, dans laquelle il était fortement exposé avec Citigroup. Les actifs non performants -- l'argent que la banque a peu d'espoir de récupérer -- s'élevaient à 4,31 milliards de dollars fin mars, dont 1,13 milliard de dollars directement liés à Enron.Au premier trimestre, le bénéfice net est en baisse de 18% à 982 millions de dollars, pour un chiffre d'affaires de 7,9 milliards de dollars (-8%). Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 57 cents, contre 74 cents un an plus tôt, tandis que les analystes attendaient un bénéfice par action de 53 cents. C'est surtout l'activité de banque d'investissement qui est en cause : son bénéfice opérationnel a chuté de 27% à 755 millions de dollars. La banque de détail permet au groupe d'amortir le choc : le résultat opérationnel de la division est en hausse de 25% à 526 millions de dollars. Enfin, l'activité de capital investissement du groupe logée dans JP Morgan Partners affiche une perte de 248 millions de dollars au premier trimestre contre 4 millions de pertes un an plus tôt. Pour les prochains mois, la banque se contente de promettre ses efforts de réduction des coûts, "en raison d'un environnement de marché faible". Sur les marchés à mi-séance, le titre JP Morgan gagne 5,62% à 37,37 dollars.
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