Pierre Bergé crée sa propre maison de vente

C'est dans un communiqué que l'homme d'affaires a annoncé ce mardi ses intentions. S'il abandonne son projet de reprise de l'Hôtel Drouot aux commissaires priseurs, c'est, affirme-t-il, parce que les offres de prix ne sont pas "réalistes". Pierre Bergé refuse donc de se laisser "entraîner dans une surenchère". Alors qu'il a un temps pu croire qu'il serait le seul repreneur de l'hôtel des ventes parisien (ainsi que de sa très rentable filiale la "Gazette de l'Hôtel Drouot", lire ci-contre), Pierre Bergé s'est en effet trouvé confronté depuis la mi-janvier à un projet concurrent : celui déposé par Barclays Private Equity France, filiale de capital-investissement de la banque britannique. Et cette dernière proposait aux commissaires priseurs, selon le président de ces derniers, 23 millions d'euros de plus que les 122 millions de l'ancien associé d'Yves Saint Laurent. Pierre Bergé n'a pas souhaité relever son offre. "Je me refuse à me laisser entraîner dans une surenchère qui aurait pour seule conséquence, à moyen terme, compte tenu de sa logique financière, le démantèlement et la vente par appartements de Drouot et de ses filiales", précise-t-il dans son communiqué. Ce qui ne veut pas dire que l'homme d'affaires renonce à son intérêt pour les ventes aux enchères à Paris, bien au contraire. "Fidèle à la logique d'entreprise qui a depuis toujours guidé mon action, j'ai décidé de créer ma propre maison de vente autour d'un certain nombre de commissaires priseurs et d'experts", annonce-t-il aujourd'hui. Cette décision vient encore compliquer la transformation en cours du paysage français des ventes aux enchères. En faisant disparaître le monopole de Drouot, la loi du 10 juillet 2000 a ouvert les portes du marché français aux géants anglo-saxons que sont Christie's et Sotheby's. Les 110 commissaires priseurs existants, répartis en 70 charges, ne peuvent faire le poids face à ces mastodontes. D'où la nécessité d'un regroupement, prôné tant par Pierre Bergé que par le projet de Barclays Private Equity. Si ce dernier suit son cours et que Pierre Bergé monte sa propre maison avec une partie des commissaires priseurs, ce seront alors quatre acteurs différents qui s'affronteront sur le marché français.latribune.f
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