L'érosion des revenus se poursuit chez Cable & Wireless

Pour Cable & Wireless, l'exercice 2001-2002 (clos en mars) avait été difficile et celui entamé le 1er avril ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. Il s'avère que les premiers chiffres dévoilés par l'opérateur télécoms britannique sont bien pires que prévu. Pour le semestre en cours (clos fin septembre), le chiffre d'affaires de la division Global, principale génératrice de revenus, devrait être en retrait de 6% par rapport au semestre précédent, soit 1,65 milliard de livres. En mai dernier, le groupe prévoyait encore une croissance inférieure à 10%.Cette contraction de la division Global, qui offre des services de télécommunications aux grandes entreprises, en particulier des services Internet, est d'abord due aux activités de détail américaines, en cours de cession. Mais pas seulement. Le groupe, à la fois présent en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, est également victime de la fourniture d'accès Internet et de l'hébergement, en pleine guerre des prix, alors que les entreprises clientes limitent au plus leurs dépenses.Dans une note, Merrill Lynch est beaucoup plus pessimiste que C&W. Au vu de la conjoncture et de l'état du marché de l'ISP, la banque d'affaires pense que l'entreprise ne pourra pas survivre sur d'autres marchés qu'au Royaume Uni et recommande donc à C&W d'en sortir. Les dépenses d'exploitation ayant été moins élevées que prévu, l'Ebitda de la division devrait se situer en bas de la fourchette de prévision, c'est-à-dire en perte de 120 millions de livres. Sur cette somme, 65 millions de livres sont à mettre sur le compte des activités de détail américaines, qui vont être vendues. La marge brute s'établira à 40%. C'est moins que ce que prévoyait Cable & Wireless en mai dernier, espérant encore une marge de 45 à 46%. Face à ce contexte, les dépenses d'investissements ont une nouvelle fois été revues drastiquement à la baisse. Au premier semestre, elles seront d'environ 300 millions de livres, et totaliseront 450 millions sur l'ensemble de l'exercice, une prévision inférieure de 200 millions de livres à celle de mai dernier. Le groupe a également entrepris une revue complète de la division Global, dans laquelle il pourrait procéder à de nouvelles réduction des coûts. Il maintient donc l'objectif de dégager des free cash-flow au quatrième trimestre 2003-2004. Les résultats complets du premier semestre seront publiés le 13 novembre. A la Bourse de Londres, le titre Cable & Wireless perd 4,34% en fin de séance à 132 pence, après avoir atteint un nouveau cours plancher en début de journée. L'action, qui a perdu 60% depuis le début de l'année, est au plus bas depuis 10 ans. Dans le sillage de C&W, Equant, la filiale de France Télécom qui fournit également des services de télécommunications aux entreprises, chute de 13,19% en fin de séance à 3,16 euros.Face à cette turbulence boursière, le vice-président des relations investisseurs d'Equant, Jim Armstrong, a tenu à réitérer les objectifs du groupe. Il table toujours sur un chiffre d'affaires annuel de 2,95 milliards de dollars pour un Ebitda de 180 millions. Il a également voulu démarquer l'activité d'Equant de celle de C&W. "Equant n'est pas présent sur le marché de la voix aux Etats Unis. Nos accords avec France Télécom nous permettent d'assurer une présence sur le marché de la voix, sans risque économique ou financier. De même, nous ne sommes pas présents sur le marché des ISP, qui semble aujourd'hui moins porteur ", a-t-il précisé. Des déclarations qui ne suffisent pas à calmer les investisseurs.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.