Le mariage de raison du mouvement mutualiste

Au début des années quatre-vingt, le mouvement mutualiste est en plein psychodrame. Une partie des mutuelles santé décide de quitter la puissante FNMF (Fédération nationale de la Mutualité française), suite à de profondes divergences, surtout politiques. Et comble de l'audace, elles créent leur propre fédération, les Mutuelles de France (FMF). Pendant vingt ans, ces deux structures vont vivre leur vie chacune de son côté, s'ignorant parfois et ayant souvent du mal à refouler leur rancoeur. La Mutualité Française, avec plus de 30 millions de personnes couvertes, reste certes indétrônable mais les Mutuelles de France revendiquent quand même 4 millions de sociétaires en complémentaire santé. Toutefois, dans le monde mutualiste, rien n'est vraiment définitif, même les divorces. Et, le 19 février 2002, tout le gratin de l'économie sociale a tenu à se déplacer pour assister à la réception de mariage de la FNMF et de la FMF avec la bénédiction d'Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Deux années ont cependant été nécessaires pour préparer les esprits à ce mariage de raison... dicté cette fois par des impératifs économiques. L'entrée en vigueur de la réforme du code de la mutualité change en effet profondément la donne dans ce secteur. En intégrant les textes européens sur l'assurance, les mutuelles santé sont obligées de sortir de leur bel isolement pour affronter de plein fouet la concurrence. Or, comme a toujours souligné Daniel Le Scornet, président de la FMF : en étant unies, les mutuelles devraient être mieux armées pour relever ces nouveaux défis et revaloriser le mouvement sur la scène politique. La fougue de la jeunesse ne serait donc plus - définitivement - qu'un lointain souvenir?
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