L'épreuve de vérité

Les grandes entreprises, Vivendi Universal, France Télécom ou Alcatel, descendent aux enfers, qu'à cela ne tienne: les présidents de BNP Paribas, de la Société Générale, du Crédit Lyonnais déclarent publiquement qu'ils n'ont pas constitué de provisions. Tout en réaffirmant leur confiance envers ces groupes. Les sociétés d'assurance crédit, tel Euler et Hermès, annoncent une hausse de la sinistralité, en raison des faillites d'entreprises, y compris en France: les grandes banques, elles, n'enregistrent ni contentieux, ni hausse des risques dans le secteur des PME. Sur ce front là, la sérénité est de mise, même si les banquiers reconnaissent qu'ils se montrent plus sélectifs dans l'attribution des prêts. Et sur le front des particuliers, c'est carrément l'euphorie. La demande de crédits immobiliers est au beau fixe. Avec des marchés financiers en berne, des taux d'intérêt attractifs, les épargnants ont retrouvé un appétit certain pour la pierre. Quant au crédit à la consommation, il suit son petit bonhomme de chemin.Pour l'heure, mis à part la chute continue des marchés financiers, rien ne vient altérer le bilan des banques. Reste à savoir pour combien de temps. Car un jour ou l'autre, les déboires des grands groupes, les faillites de PME et les effets d'une conjoncture morose finiront par faire sentir leurs effets. Tout dépendra dans quelles proportions. Si l'on en croit les agences de notation, les banques françaises sont mieux armées que leurs rivales européennes dans le contrôle de leurs engagements. Mais c'est lorsque tous les clignotants virent au rouge que l'on mesure à sa juste valeur la maîtrise des risques. A ce moment là, les banques françaises subiront l'épreuve de vérité.
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