Paolo Fresco reste à la tête de Fiat malgré les Agnelli

Révolution de palais chez Fiat. Si le président Paolo Fresco sauve sa tête, il est désormais flanqué d'un vice-président: un juriste, Franzo Grande Stevens, proche de la famille Agnelli. Le poste de numéro deux du groupe laissé vacant par la démission de Gabriele Galateri di Genola revient à Alessandro Barberis, actuel directeur général de Fiat, qui est nommé au poste d'administrateur délégué.Si des remaniements étaient attendus à la tête de Fiat depuis quelques jours, le casting annoncé ne correspond pas aux noms qui avaient filtré dans la presse. En effet, d'après les journaux transalpins, Enrico Biondi, ancien dirigeant de Montedison et de Telecom Italia, aujourd'hui à la tête de l'assureur SIA-Fondiaria, tenait la corde pour devenir le numéro deux de Fiat.La maintien de Paolo Fresco à la tête de Fiat n'est en revanche pas une surprise dans la mesure où il a indiqué lui même il y a deux jours qu'il partirait effectivement, mais en juillet seulement. En s'arc-boutant ainsi aux commandes de Fiat, Paolo Fresco s'oppose à la volonté d'Umberto Agnelli, le frère du patriarche et président honoraire Gianni Agnelli surnommé "l'Avvocato". Umberto Agnelli entendait changer complètement la direction du groupe, une démarche soutenue par les syndicats mais aussi par le gouvernement Berlusconi, de plus en plus impliqué dans ce dossier. La nomination de Franzo Grande Stevens peut donc être comprise comme le souhait de la famille Agnelli de surveiller de plus près la stratégie du groupe industriel dont elle est actionnaire à 30%. La volonté d'évincer Paolo Fresco s'était heurtée à l'hostilité des banques céancières du groupe. Selon elles, son départ aurait constitué une violation des accords conclus en mai ayant abouti au déblocage d'une ligne de crédit de 3 milliards d'euros en échange d'un plan de réduction de la dette. Celle-ci se montait à la fin du troisième trimestre à 5,8 milliards d'euros. Les difficultés de Fiat, qui a annoncé un plan social portant sur 8.100 emplois, proviennent essentiellement de sa branche auto qui, selon les syndicats, pourrait enregistrer 2 milliards d'euros de pertes cette année.A la Bourse de Milan, ces changements à la tête de Fiat, qui mettent au moins temporairement fin aux querelles de personnes au sein de ce symbole de l'industrie italienne, ne rassurent pas les investisseurs. En fin de séance vendredi, l'action du groupe cède 2,30% à 8,37 euros, ce qui porte son recul sur une semaine à 8,12%.
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