"France Télécom doit encore réduire les prix de l'ADSL pour les fournisseurs d'accès"

latribune.fr - Vous avez décidé de fondre toutes les anciennes marques que vous avez rachetées sous l'ombrelle Tiscali. Comment se passe l'intégration et que va-t-il rester des autres marques du groupe, le portail Nomade, Respublica ?Rafi Kouyoumdjian - Nous avions fait part de notre volonté de n'avoir qu'une seule marque dès le départ. La politique d'intégration a été progressive. Nous devions être prudent notamment pour Liberty Surf qui avait déjà un gros acquis. La campagne de communication lancée en début d'année est la première à n'utiliser que la marque Tiscali, Liberty Surf devrait ensuite disparaître à la fin du premier semestre. Nous allons investir entre 5 et 10 millions d'euros pour cette campagne, que nous avons fondée sur le sponsoring d'émissions de télévision et d'événements sportifs.Les autres sites du groupe, Nomade (recherche), Respublica (communautés) et Toobo (shopping en ligne) sont actuellement intégrés sous la bannière Tiscali, qui est destinée à devenir un vaste portail d'entrée pour les internautes. A terme, ces trois marques vont rester pour leur spécificité, Nomade restera par exemple le garant de l'efficacité du moteur de recherche, mais nous allons peu à peu fondre le reste des sites existants. Sur la partie Nomade par exemple, il reste encore des parties comme l'actualité qui font doublon avec le reste du portail. De toutes façons, les équipes ont été entièrement intégrées. Nous avons maintenant un pôle Accès et un pôle Médias, qui s'occupe de l'ensemble des services "portails" (achat de contenu, programmation, régie publicitaire)...Quel est le bilan chiffré de l'activité 2001 et quelles sont les perspectives cette année?Nous avions 1,1 million d'abonnés actifs en fin d'année totalisant 2,8 millions de visiteurs uniques par mois. Nous ne communiquons pas de chiffre d'affaires exact par pays mais je peux vous dire qu'il était supérieur à 150 millions d'euros sur l'ensemble de Tiscali France et nous attendons un chiffre d'affaires supérieur à 220 millions d'euros cette année. Nous avons atteint l'équilibre d'exploitation en décembre et nous serons en Ebitda positif sur l'exercice 2002.Comment se répartit le chiffre d'affaires?Les revenus en provenance de l'accès Internet représentent 60% du total, la moitié en provenance de l'abonnement Totale Liberté (paiement à la minute, ndlr), et l'autre moitié du forfait. Cette proportion devrait évoluer en faveur des offres forfaitaires qui devraient peser pour les deux tiers de l'accès à terme. L'ARPU (revenu mensuel moyen par abonné) est légèrement supérieur à 10 euros.Le reste du chiffre d'affaires se répartit de la façon suivante : 30% provient de la voix (téléphonie mobile prépayée avec Intercall), 5% des médias, c'est-à-dire de la publicité, et 5% du services aux entreprises (hébergement de sites, connectivité etc...). Nous allons investir cette année dans cette dernière activité qui est encore marginale, en renforçant notre pôle commercial. Puis nous regarderons éventuellement les opportunités d'acquisition dans ce domaine.Vous avez fait de l'ADSL un des principaux axes de développement pour cette année. Où en êtes-vous ?Nous avons aujourd'hui 10.000 abonnés à notre offre ADSL et nous voulons porter ce chiffre à 50.000 cette année. Le problème pour l'instant, c'est que France Télécom est en situation de quasi monopole avec 90% du marché. Une de nos principales actions cette année va consister à obtenir de nouvelles réductions des tarifs de la part de l'opérateur historique, un combat que nous menons avec l'ART (l'autorité de régulation des télécoms, ndlr). Un première étape a été franchie en octobre dernier lorsque France Télécom a accepté de baisser ses tarifs de communications. Cette baisse n'est cependant pas suffisante. Elle nous a permis de ne plus perdre d'argent sur les offres que nous vendons, hors frais commerciaux seulement. Nous considérons qu'une nouvelle baisse de 30% est nécessaire, avec un minimum de 20%. Nous pourrions ainsi investir en communication et en marketing. Par la suite, cela se traduirait par une baisse des prix pour le consommateur. Sur ce dossier, nous pensons trouver un aboutissement en avril prochain.Que pensez-vous de la situation de la publicité en ligne ?Les revenus ont été tellement bas en 2001 qu'ils devraient forcément remonter. A nos yeux, le pôle Médias, en charge du portail, est très important, et pas seulement pour le chiffre d'affaires qu'il génère. Nous allons lancer deux nouvelles chaînes, une chaîne jeu, en intégrant une plate-forme développée par l'Allemagne et une chaîne musique, grâce au partenariat conclu en Italie OD2, qui devrait sortir très prochainement. A mon sens, l'activité portail est indissociable de l'activité accès. Elle contribue à sa croissance, et vice versa. On connaît les problèmes que rencontre Yahoo!, qui mise uniquement sur son portail de services.propos recueillis par Sandrine Cassini
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