SupplyOn, une place de marché pour les équipementiers automobiles

Le secteur de l'automobile a ses places de marché. Si la plus connue d'entre elles reste Covisint, qui gère les commandes entre constructeurs et fournisseurs, les équipementiers ont leur propre plate-forme. Encore peu présente sur le marché français, SupplyOn a débuté ses activités en juillet 2001 en Allemagne. L'initiative est venue d'équipementiers automobiles de rang 1, autrement dit directement en rapport avec les constructeurs, désireux d'organiser et d'optimiser leurs propres achats avec leurs fournisseurs. " Sur SupplyOn, les équipementiers de rang 1 passent commande auprès d'équipementiers de rang 2, 3, etc..", explique Christophe Malaterre, directeur de la filiale française de la société.Capitalisée à hauteur de 50 millions d'euros, SupplyOn, dont le siège est à Munich, réunit dans son tour de table des équipementiers comme Bosch par exemple et a réussi à rallier d'autres acheteurs tels que Thyssen Krupp Automotive ou Siemens Automotive. En France, la société serait en phase de test avec Faurecia et Valeo. "Contrairement aux Allemands qui ont décidé de mutualiser leurs coûts avec une plate-forme commune, les Français hésitent encore sur des solutions propriétaires", indique le directeur de la société pour expliquer le retard des groupes français.Le plus difficile ne semble pas être de convaincre les grands équipementiers mais bien - et c'est la principale difficulté de l'ensemble des places de marché (voir ci-contre) - des fournisseurs de taille plus modeste. Si les places de marchés électroniques effrayaient au début, c'est que les fournisseurs craignaient d'être mis en concurrence par les acheteurs afin d'accroître la pression sur les prix. Ce qui n'est pas le cas du secteur automobile. "Les échanges entre équipementiers sont déjà extrêmement rationalisés et la pression sur les prix est du coup déjà très forte", assure Christophe Malaterre.SupplyOn propose en revanche un gain de temps sur les process. A la différence des places de marché d'e-procurement comme Answork ou Seliance spécialisées dans les achats hors production (matériel de bureau, voyages d'affaires, etc.), SupplyOn organise les commandes de biens de production spécifiques (capot de voiture par exemple) faisant à chaque fois l'objet d'un appel d'offre complexe car très technique, avec à la clef des procédures administratives assez lourdes. "SupplyOn permet de réduire les temps d'appel d'offre d'un mois, sur une durée d'ordinaire de trois à quatre mois, ce qui n'est pas négligeable pour des projets qui peuvent atteindre 10 millions d'euros par exemple", explique le directeur de la société.Pour l'instant, 600 fournisseurs ont rejoints SupplyOn; ils devraient être entre 1000 et 2000 en fin d'année, avec un objectif à terme de plusieurs milliers. Les équipementiers n'ont pas à procéder à d'intégration particulière, puisque SupplyOn est une solution en ASP (hébergée à distance) accessible à partir d'un navigateur Web classique. Point de blocage en revanche: son coût. En dépit d'un tarif forfaitaire limité à "quelques milliers d'euros par an", la facture est difficile à avaler dans la mesure où les fournisseurs perçoivent mal dans un premier temps les bénéfices qu'il peuvent tirer de cette solution amenée à bouleverser leurs habitudes. C'est pourquoi l'une des plus grosses parties du travail de SupplyOn et des équipementiers de premier plan, c'est l'évangélisation des équipementiers de petite taille, une tâche lourde en formation et en consulting. Devant ces frais, SupplyOn, qui se rémunère également en prélevant "quelques centaines de milliers d'euros aux équipementiers de rang 1", reste patient et n'attend pas la rentabilité avant 2004/2005.Sandrine C
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