Global Crossing a préparé son propre plan de reprise

Après l'échec des négociations avec Hutchison Whampoa et Singapore Technologies Telemedia (lire ci-contre), Global Crossing semble ne plus compter que sur ses propres forces pour s'en sortir. L'opérateur international basé aux Bermudes, en faillite depuis la fin janvier, a annoncé hier soir un plan de restructuration qu'il présente comme "une alternative aux offres qu'il prévoit de recevoir le mois prochain d'investisseurs indépendants". A la base de ce plan, explique John Legere, le directeur général du groupe, se trouve une réduction importante de la voilure : Global Crossing entend céder sa filiale Global Marine (spécialisée dans le câblage sous-marin), ses activités au Royaume-Uni (Racal Telecom) et sa division de téléconférences (Video Conferencing). Assurant poursuivre la coopération avec ses créanciers, ses banques et les candidats à la reprise, Global Crossing s'appuie également sur les restructurations prévues depuis plusieurs mois et déjà, pour certaines d'entre elles, amplement mises en oeuvre. Ainsi les effectifs ont-ils été ramenés à 5.000 personnes, contre 13.500 début 2001. Et le groupe prévoit la fermeture de 217 bureaux locaux ou régionaux d'ici la fin de l'année. Au total, les dépenses d'exploitation devraient reculer de 42% en 2002, pour tomber à 900 millions de dollars. Et à la fin de l'année, elles ne devraient plus dépasser 720 millions de dollars en rythme annuel. Quant aux investissements, ils seront inférieurs à 200 millions de dollars cette année, contre 3,2 milliards en 2001. Reste à savoir si le "nouveau" Global Crossing convaincra les administrateurs provisoires et l'emportera sur d'éventuelles autres offres de reprise. Les investisseurs ont jusqu'au 20 juin pour déposer leurs propositions, et la décision finale est attendue le 11 juillet. Selon la presse, une cinquantaine d'investisseurs - opérateurs ou fonds d'investissement - pourraient déposer des offres de reprise partielle. Les actionnaires actuels du groupe pourraient être séduits par les propositions de John Legere : s'il parvient à assurer la survie de Global Crossing sans réinjection de capitaux frais, son plan permettrait de ne pas diluer les porteurs d'actions et de ne pas démanteler totalement le groupe via une vente par appartements.Exploitant un réseau de fibre optique reliant 200 villes dans 27 pays en Amérique, Asie et Europe, Global Crossing avait été contraint au dépôt de bilan par l'impossibilité de faire face à une dette de 12,4 milliards de dollars. Ses caisses ne sont pas pour autant vides : la trésorerie atteint encore 913 millions de dollars et le chiffre d'affaires du trimestre en cours devrait atteindre 788 millions.
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