Baracoda mise sur le code-barres pour promouvoir Bluetooth

Promise il y a deux ans à un avenir radieux, la technologie de transmission sans-fil Bluetooth a souffert des difficultés du marché des mobiles, avant de voir son étoile occultée par l'apparition de la norme 802.11b, également appelée Wi-Fi. Mais Bluetooth (du nom d'un roi danois du Xe siècle) n'est pas morte, bien au contraire, assurent ses promoteurs, au premier rang desquels Ericsson, Toshiba ou encore Intel. Et elle mobilise aussi des start-up, comme la française Baracoda, qui vient de présenter ses premiers produits, destinés à des applications professionnelles aussi bien qu'au grand public. Car pour le PDG et co-fondateur de Baracoda, Thomas Serval, ce sont les utilisations concrètes de Bluetooth qui doivent être mises en avant. "La technologie a été survendue, comme l'UMTS à l'origine. Et quand on survend un protocole au lieu de ses applications, on est toujours déçu". Or, pour Baracoda, les avantages de Bluetooth (un débit pouvant atteindre 1 mégaoctet/seconde pour une consommation d'énergie inférieure à celle de Wi-Fi) en font un outil idéal pour des applications embarquées. Les fondateurs de Baracoda sont partis du constat que "l'acquisition de données, problématique fondamentale, n'a pas encore trouvé de véritable réponse, celles proposées ces dernières années, comme la reconnaissance vocale, étant devenues des arlésiennes". Et leur réflexion les a incités à privilégier un vecteur la fois simple et universel : le code-barres. "Il suffit de lire le code-barres ou de taper le code chiffré qui y est associé pour remonter à l'information souhaitée sur une base de données distante", explique Thomas Serval. D'où le premier produit présenté par la start-up : le BaracodaPencil (voir photo ci-dessus), un "cigare" de 12 centimètres de long pour 42 grammes, capable de lire les code-barres et de transmettre - sans fil, bien sûr - des informations à un terminal (PC, borne, PDA ou téléphone). "C'est un outil qui établit un pont entre les objets de la vie courante et les terminaux reliés à Internet", résume Thomas Serval. Les applications potentielles du BaracodaPencil ne sont limitées, à en croire ses concepteurs, que par l'imagination des utilisateurs. Dans un premier temps, elles pourraient aller de la demande d'informations sur les produits (à partir d'une publicité, par exemple), au commerce électronique (pour la passation de commande sur catalogue ou sur un site Web) en passant par la facturation. Mais ses concepteurs envisagent déjà des applications liées à la domotique ou... à la gestion de contacts : la carte de visite de Thomas Serval comporte ainsi un code-barres qui assure que les informations le concernant seront toujours mises à jour, via une actualisation sur un serveur distant ! Le coût du BaracodaPencil - dont le lancement commercial est prévu au second semestre - est trop élevé pour assurer une diffusion rapide dans le grand public. L'idée de ses concepteurs est plutôt d'en faire un objet "subventionné" par des entreprises et mis à la disposition de leurs clients. Baracoda est actuellement en discussion avec des opérateurs, des diffuseurs de contenus et des commerçants. "Le marché prioritaire est évidemment celui où le panier moyen est le plus élevé", précise Thomas Serval, qui cite en exemple les segments du voyage ou du matériel informatique. Le BaracodaPencil n'est pas le seul produit commercialisé par Baracoda : la véritable spécialité de l'entreprise réside en fait dans la conception de SmartModule incluant une puce Bluetooth, un applicatif logiciel et éventuellement une batterie. "Il s'agit de rendre communiquant un objet embarqué pour des coûts de développement sans commune mesure avec les solutions existantes", précise le PDG. La première application industrielle est un lecteur de code-barre sans-fil destiné aux entreprises, pour l'approvisionnement, la gestion de stocks ou les caisses des distributeurs. Mais Baracoda, qui emploie aujourd'hui douze personnes et vise à doubler de taille avant la fin de l'année, espère équiper de ses SmartModules des machines plus diverses. Et rêve par exemple de distributeurs de boissons transférant automatiquement, grâce à Bluetooth, le prix du café sur la facture de téléphonie mobile de l'acheteur...
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