Ericsson s'enfonce encore

Dernier équipementier télécoms à publier ses résultats trimestriels, le Suédois Ericsson vient à son tour confirmer que le secteur n'est pas près de se redresser. Il révise à la baisse ses prévisions de ventes d'équipements pour les réseaux de télécommunications mobiles. Très attendue, cette déclaration provoque la chute de l'action à la Bourse de Stockolm: elle perd en fin de séance 17,93% à 12,10 couronnes suédoises. L'équipementier a toutefois confirmé son objectif de rentabilité en 2003, sans convaincre les investisseurs. Ces derniers ont été également choqués par la braderie organisée par Ericsson à l'occasion de l'annonce de son augmentation de capital. L'équipementier effectuera l'opération entre le 15 août et le 3 septembre prochain avec l'intention de lever 30 milliards de couronnes (4,07 milliards d'euros). Les détenteurs d'actions préférentielles (A) et ordinaires (B) pourront acquérir autant de titres B au prix cassé de 3,8 couronnes, soit une décote de 78% par rapport au cours de l'action jeudi soir. Le prix proposé correspond au cours de bourse de l'action de 1992.Parallèlement, la conjoncture reste mauvaise. En avril, Ericsson attendait encore un recul de 10% du chiffre d'affaires issu des ventes d'équipements pour réseaux mobiles. Il anticipe maintenant une baisse supérieure à 15% cette année. Avant lui, Motorola avait dit prévoir un recul de 18% des ventes globales d'infrastructures mobiles et une stabilisation l'an prochain, tandis que Nokia table sur une diminution de 10% du chiffre d'affaires du segment cette année.Quant aux ventes de portables, l'équipementier anticipe pour l'ensemble de l'industrie 390 millions d'unités écoulées cette année, contre une précédente fourchette de 400 à 420 millions. Ericsson est le seul à faire des prévisions sous les 400 millions d'unités. Hier, le leader du marché Nokia a ramené son estimation à 400 millions de combinés vendus, contre une précédente fourchette de 400 à 420 millions. Samsung s'en tient encore à 415 millions d'unités vendues. L'an dernier, il s'est vendu 380 millions de portables. En tout cas, la vision pessimiste du marché d'Ericsson n'est pas de bon augure pour sa filiale Sony Ericsson. Censée atteindre la rentabilité dès cette année, elle sera en perte, selon les indications du directeur financier Sten Fornell.Devant ces perspectives moroses, Ericsson a pris de nouvelles mesures de restructuration. Le groupe a annoncé la suppression de 5.000 emplois supplémentaires, dans le but de ramener ses effectifs à 60.000 fin 2003 contre 76.000 actuellement et de réaliser 10 milliards de couronnes d'economies en plus des 40 milliards issus des mesures déjà annoncées. Le groupe a déjà prévu de supprimer 42.000 postes sur trois ans. Les efforts d'économie vont se poursuivre jusqu'à ce que le groupe puisse être à l'équilibre avec un chiffre d'affaires de 120 milliards de couronnes.Du côté des résultats, le deuxième trimestre marque la septième perte trimestrielle consécutive de l'équipementier. Le déficit avant impôts ressort à 3,5 milliards de couronnes, contre 5,1 milliards un an plus tôt. C'est légèrement mieux que le consensus des analystes établi à 3,8 milliards de couronnes. Le chiffre d'affaires de 38,5 milliards de couronnes est en revanche moins bon que les 40 milliards attendus par les marchés.Ericsson a également publié les résultats de sa filiale de téléphonie mobile Sony Ericsson. La joint-venture, dont les activités ont débuté en octobre 2001, a réalisé un chiffre d'affaires de 8,8 milliard de couronnes avec 5 millions de combinés vendus. En conséquence, elle est en perte de 0,8 milliard de couronnes en raison de la faiblesse des ventes: elle avait écoulé 5,8 millions de téléphones au premier trimestre, réalisant un chiffre d'affaires de 10,3 milliards de couronnes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.