La Dresdner Bank pèse sur les résultats d'Allianz

Allianz n'en finit pas de payer l'achat de la Dresdner Bank. L'acquisition, réalisée en 2001, se concrétise dans les comptes semestriels du leader européen de l'assurance par une envolée des pertes nettes de la division bancaire, à 1,058 milliard d'euros contre 15 millions un an plus tôt. Un chiffre que craignait la communauté des analystes.Au final, comme l'avait déjà annoncé Allianz fin juillet lors de son avertissement, le groupe d'assurance affiche une perte nette de 356 millions d'euros au deuxième trimestre, après un bénéfice de 661 millions d'euros un an plus tôt. Sur l'ensemble du premier semestre, il a dégagé un bénéfice net de 1,6 milliards d'euros, en hausse de 15,1% sur un an. Le groupe munichois a par ailleurs annoncé avoir enregistré une hausse de 12,1% sur un an de ses entrées de primes brutes dans le monde, à 42,1 milliards d'euros. Allianz pense enregistrer en 2002 une croissance de sa collecte de primes brutes supérieure au 4% prévus jusqu'ici.Dans l'assurance dommages et accidents, la collecte de primes a augmenté au cours des six premiers mois de l'année de 5% à 23,6 milliards d'euros. Dans l'assurance-vie et l'assurance-maladie, le chiffre d'affaires a progressé de 21,3% à 18,9 milliards d'euros. Le ratio combiné, qui mesure les coûts de fonctionnement et les coûts des dommages à rembourser sur les recettes, a progressé au premier semestre d'un peu plus de 2 points sur un an, à 102,2%, en ligne avec les attentes des analystes. "Nous nous sommes ainsi nettement rapprochés de notre objectif d'un ratio de 100% au plus tard en 2004", a indiqué l'un des dirigeants, Helmut Perlet. Le résultat avant impôts et amortissement des écarts d'aquisitions affiche un recul de 6,1% au cours de la période, à 2,7 milliards d'euros. Le bénéfice par action du groupe recule également à 5,57 euros, contre 6,49 euros un an plus tôt. Les principaux chiffres du groupe avaient déjà été annoncés fin juillet, à l'occasion d'un avertissement sur résultat (lire ci-contre). Pointant des conditions de marché aggravées, le numéro un européen avait indiqué ne pas être en mesure d'atteindre son objectif de bénéfice net de 3 milliards d'euros en 2002. Une annonce qui avait entraîné un retrait de 15 % de son titre sur deux séances, une baisse accentuée par les recommandations négatives et le placement sous surveillance de la dette par Standards & Poor's. L'action était alors tombée à ses plus bas niveaux depuis 1996. Ce mercredi, l'assureur a réaffirmé qu'il était "difficile" de faire une nouvelle prévision compte tenu de l'incertitude régnant sur les marchés financiers. La Dresdner Bank, rachetée l'an dernier pour environ 25 milliards d'euros, représente presque la totalité des pertes du pôle bancaire, à hauteur de 1,024 milliard d'euros, avec des provisions pour risques qui ont atteint 1,068 milliard au cours de la période, en particulier en raison de la crise en Amérique du Sud, a indiqué Allianz. Certes, l'acquisition n'aura quasiment rien coûté à Allianz puisque la plus grande partie des 25 milliards d'euros a été payée par échange d'actions et que le reste a été compensé par des réserves cachées qui ont pu être débloquées à la Dresdner. Mais la banque est fortement exposée sur les marchés financiers et en Amérique du sud, et début août, Dresdner a prévenu que quelque 3.000 suppressions d'emplois supplémentaires allaient être nécessaires, en plus des 7.800 déjà annoncées, sur un total de près de 51.000. Comparés au premier semestre 2001, les coûts ont été réduits de 13,5%, explique Allianz. Pour autant, la division restera sans doute dans le rouge au second semestre. "Il est très probable que nous aurons une perte au troisième et au quatrième trimestre" dans ce secteur, a dit Helmut Perlet. Sur le Xetra, Allianz perd 4,36% à 123,85 euros, et ne s'est toujours pas relevée des suites du profit warning de juillet. Le titre a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l'année. A Paris, Axa perd 6% et AGF, filiale d'Allianz, plus de 3%. Dans le même temps, l'indice DJ Stoxx Insurance recule de 3%.
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