"Les actionnaires préparent mieux leurs assemblées"

"La Tribune". Quelles sont les conclusions de votre étude sur les assemblées générales ?Caroline de la Marnierre. Les assemblées générales de l'année passée ont vu leur public s'accroître sensiblement. Ce qui démontre l'intérêt croissant des actionnaires pour ces rencontres avec le management des entreprises. C'est un rendez-vous imposé, parfois le seul de l'année. Cette implication des actionnaires se vérifie par les questions de plus en plus techniques qui montrent leur connaissance de l'entreprise. Les assemblées s'animent grâce à une préparation des résolutions. C'est une vraie rupture. On note aussi le développement des comptes rendus. Par ailleurs, les entreprises multiplient les initiatives pour apporter un plus aux obligations légales d'information : points de vue d'analystes, présentation des nouveaux membres du conseil. Un groupe a même invité ses salariées à s'exprimer.Constatez-vous du neuf dans les obligations légales ?C'est surtout cette année que l'entrée en vigueur de la loi NRE va produire ses effets. Mais, dès 2001, certains groupes l'ont anticipé en ouvrant leur assemblée à tous leurs actionnaires sans détention minimum de titres. Sur le contenu, les rémunérations individualisées des dirigeants ont déjà été données dans quinze groupes du CAC 40, dont la moitié se sont limités à celle du président. Mais six groupes ont poussé l'effort de transparence en distinguant la partie variable du fixe et donné des informations relatives aux stock-options des dirigeants.Quelles sont les tendances ?Avec le développement des questions écrites on peut mieux quantifier les centres d'intérêt des actionnaires. La stratégie et les perspectives prédominent toujours, avec le quart des questions posées. Viennent ensuite la Bourse et l'actionnariat, celui de l'environnement économique et social et les questions relatives au marché de l'entreprise et de ses produits. Le dernier quart fait apparaître l'installation dans la vie des assemblées des préoccupations sociétales déjà identifiée l'année précédente. On voit les ONG se structurer pour être présentes aux assemblées générales. On peut craindre que des groupes activistes saisissent ce cadre pour faire valoir leur point de vue et demander des comptes aux dirigeants.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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