"Les SSII américaines prendront part à la concentration européenne"

La Tribune. - Les conditions sont-elles aujourd'hui réunies pour une nouvelle vague de fusions/acquisitions ?Philippe Lansade. - Ce marché est actuellement au plus bas, ce qui permet d'anticiper naturellement une reprise des opérations. En outre, les incertitudes boursières semblent moins fortes qu'il y a quelques mois, et les vendeurs éventuels abaissent leurs exigences. Aujourd'hui, ce sont les acquéreurs qui sont en position de déterminer les prix. Selon les indicateurs américains, le pire de la crise est passé. Les sociétés américaines ont d'ores et déjà fait part du maximum de mauvaises nouvelles, afin de retrouver leur potentiel de hausse. Du coup, dès le retour de la confiance, on assistera sans doute à une reprise de la croissance externe des entreprises.Mais beaucoup de sociétés, notamment américaines, ne sont-elles pas déjà très endettées?En effet, et certaines sociétés auront de grandes difficultés à financer en cash leur croissance. C'est pourquoi il est prévisible que la prochaine vague de fusions/acquisitions se fera surtout par échanges de titres. Mais dans certains secteurs, les entreprises ont conservé un niveau d'endettement raisonnable. Pour celles-ci, le bas niveau actuel des taux d'intérêt constitue un atout pour se lancer dès maintenant dans des opérations de croissance externe. Le clivage entre acquisitions financées en titres ou en cash devrait reproduire celui entre nouvelle et ancienne économie.Quels sont les secteurs les plus susceptibles d'être concernés par une vague de fusions/acquisitions ?Il faut se tourner vers les moins concentrés. Je pense par exemple au secteur bancaire européen. Le secteur des TMT recèle encore un potentiel de concentration, mais d'éventuelles opérations ne pourront s'effectuer qu'essentiellement par échanges de titres. Le secteur des SSII me paraît plutôt prometteur. Je pense que les SSII américaines, et pas seulement les majors, bénéficient de niveaux de valorisation attrayants, pour des acquisitions immédiatement relutives de sociétés européennes. C'est également le cas des SSII britanniques. A l'exception de Cap Gemini, les Européens n'ont pas su saisir les opportunités qui s'offraient à eux lorsque les SSII américaines, pour des raisons de maturité de leurs marchés, étaient moins bien valorisées. Les Américains pourraient donc prendre une part active à la consolidation du secteur.Propos recueillis par Renaud Maridet
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