Mauvais début d'année pour les pharmaceutiques

Alors que vient à peine de débuter l'année qui, selon les professionnels, devrait être celle d'une reprise boursière modérée, les investisseurs semblent déjà s'écarter des valeurs défensives que sont les pharmaceutiques. En fin d'après-midi, l'action Sanofi-Synthélabo cède en effet 1,55% à 82,50 euros.Pourtant, Crédit Lyonnais Securities a revu à la hausse ses estimations de résultats concernant le groupe entre 2001 et 2003. "Nous relevons nos prévisions de bénéfice de 3% pour l'année 2001, 9% pour 2002 et 12% pour 2003", écrit-il dans une note reprise par l'AFP. Un optimisme que le bureau d'analyse justifie notamment par l'implantation du groupe aux Etats-Unis. "Les ventes de Plavix et d'Aprovel aux Etats-Unis devraient être un vecteur de croissance de la rentabilité important", explique-t-on au Crédit Lyonnais. Du coup, l'objectif de cours a été relevé de 80 à 90 euros. "Le cours de l'action devrait également profiter du lancement de l'Arixtra aux Etats-Unis début 2002 et en Europe au milieu d'année", souligne l'équipe d'analystes.Mais face à la confiance du bureau français, certains se montrent plus réservés. C'est le cas d'ING Barings qui a mercredi ajusté à la baisse sa recommandation sur le titre, en passant d'une "opinion positive" à "neutre". Principal argument avancé par les analystes du bureau: "malgré des fondamentaux toujours excellents, le titre est correctement valorisé" alors que le titre a récemment atteint l'objectif de cours de 85 euros.Il est vrai que le récent parcours boursier de Sanofi-Synthélabo ne peut que jouer en sa défaveur. En 2001, l'action a réalisé la troisième meilleure performance du CAC 40 avec une hausse de 17,33%. Le parcours a même été plus significatif sur la fin de l'année, puisqu'elle a bondi de plus de 16% entre le 14 et le 27 décembre. Une avancée qui peut inciter à quelques prises de bénéfices, surtout à l'heure où les investisseurs semblent vouloir mettre de côté les valeurs défensives au profit de titres plus aggressifs, 2002 étant vue par de nombreux opérateurs comme l'année de la reprise boursière.Dans cette tendance de mise à l'écart des défensives, l'indice européen Stoxx du secteur de la santé recule de près de 2,5% en fin de journée et même les titres qui gardent les faveurs des analystes sont à la baisse. Aventis en est l'exemple parfait. L'action cède en clôture 2,7% à 77,6 euros, alors qu'ING Barings la fait figurer sur sa liste de valeurs recommandées et dit qu'elle présente une forte décote sectorielle. Il faut reconnaître que la comparaison avec Sanofi-Synthélabo, par exemple, est éloquente. Ce dernier se paie respectivement 46,4 et 38,1 fois ses résultats 2001 et 2002, alors que les mêmes ratios sont de 38,2 et 29,5 fois pour Aventis. Mais là aussi, même si la performance annuelle est moins flatteuse (-15,21%) que pour Sanofi, il est difficile d'exclure des prises de bénéfices, l'action ayant avancé de près de 11% sur la dernière quinzaine de décembre.De l'aveu des analystes, ce secteur doit maintenant s'attendre à traverser une période boursière difficile, car ces prochains mois il va devoir affronter le problème des médicaments génériques. Un consensus de Thomson Financial/First Call prévoit ainsi que la croissance des bénéfices des huits premiers groupes pharmaceutiques devrait passer de 16 à 10% entre 2000 et 2003. Certes, ce phénomène va surtout concerner les laboratoires étrangers comme Merck & Co. ou AstraZeneca, mais d'un point de vue boursier, il pourrait affecter la pharmacie dans son ensemble. Ce secteur "sera volatil en 2002", prévenait il y a deux semaines Philippe Cottet du Crédit Lyonnais (voir ci-contre).latribune.f
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