IBM espère une reprise dans l'année

Après le "profit warning" retentissant de la semaine dernière, le premier en dix ans, les résultats trimestriels publiés hier soir par "Big Blue" ne risquaient pas de surprendre les marchés. Ceux-ci s'attendaient à voir le numéro un mondial de l'informatique afficher, pour le troisième trimestre consécutif, une baisse de son résultat net. Et de fait, la chute du bénéfice atteint 32%, à 1,19 milliard de dollars, soit la plus forte contraction enregistrée depuis 1993.Ce chiffre - équivalant à 68 cents de bénéfice par action - est parfaitement en ligne avec les attentes des analystes, mais il faut dire qu'après l'avertissement du 8 avril (lire ci-contre), ils avaient majoritairement révisé leurs projections, le consensus passant de 85 cents à 68 cents. Le chiffre d'affaires, à 18,6 milliards, en recul de 11,8%, est lui aussi conforme aux attentes. Lors de son avertissement, le groupe avait dit que ses revenus seraient inférieurs d'environ un milliard de dollars aux pronostics des analystes, qui étaient alors de 19,7 milliards en moyenne. Pour parvenir à tenir ses objectifs, IBM a manifestement donné un tour de vis aux dépenses, en recul de 7% ; les investissements en recherche et développement, notamment, affichent une baisse de 6% sur un an.Ce sont surtout les ventes de matériel qui ont baissé avec un chiffre d'affaires en recul de 25%, à 6,4 milliards de dollars. Le repli est nettement plus limité (-3% à 8,2 miliards) en ce qui concerne les services. En revanche la baisse des ventes est à peu près homogène sur les différentes zones géographiques (de 8 à 9%)."Les résultats du premier trimestre sont certes décevants mais ils résultent largement de la faiblesse continue de l'environnement international" du secteur, a déclaré le PDG, Samuel Palmisano. Et lorsqu'il s'agit d'évoquer les perspectives, le successeur de Lou Gerstner envisage un rebond tout en restant très flou sur le calendrier. "Bien que personne ne puisse prédire la date de la reprise, nous gardons bon espoir quant à une amélioration de nos conditions de marché plus tard dans l'année", a-t-il ajouté.Un espoir qui repose pour l'essentiel sur l'activité de services : les contrats signés par la division au premier trimestre représentent un montant total record de 15 milliards de dollars, en hausse de 50% sur un an. De plus, la branche, qui génère 44% du chiffre d'affaires du groupe et 63% de son résultat avant impôt, a fait mieux que maintenir sa marge brute sur le trimestre, à 26%, contre 25,5% sur les trois premiers mois de 2001. La rentabilité s'effondre en revanche dans le "hardware", dont la marge brute est passée en un an de 30,2 à 21,5%, contribuant fortement à la baisse de la marge brute globale du groupe, revenue de 36,1 à 34,7%. De quoi alimenter les spéculations sur une sortie de "Big Blue" du marché des PC, d'autant que le groupe a amorcé hier son désengagement du segment des disques durs en signant un accord de coopération avec Hitachi (lire ci-contre). L'optimisme affiché par Sam Palmisano pour les prochains mois se traduit dans les chiffres : le groupe table sur un chiffre d'affaires de 83 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année (soit 3% de moins qu'en 2001) et se dit "à l'aise" avec l'estimation moyenne de résultat des analystes, à 4,16 dollars par action. Là encore, la division Global Services vient à la rescousse du groupe, puisqu'elle devrait afficher une hausse à deux chiffres sur l'exercice.Sur le New York Stock Exchange, l'action IBM réagissait bien en milieu de journée, gagnant 4% à 88,2 dollars. A Paris au même moment, le titre progressait de 2,75% à 98,95 euros. Il affiche encore un recul de 29% depuis le 1er janvier.
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