Des plaignants néerlandais réclament de 3 à 4,5 milliards à Dexia

Pierre Richard, le PDG de Dexia, ne parlait au début que d'un grain de sable pour qualifier les difficultés de son établissement aux Pays-Bas. Mais l'affaire prend des proportions spectaculaires. Après l'annonce de 497 millions d'euros de provisions au troisième trimestre, voila qu'un groupe de clients réclame de 3 à 4,5 milliards d'euros à la banque franco-belge.D'abord évoquée par le quotidien néerlandais, Het Financieele Dagblad, l'information a été confirmée vendredi par Charles Huijkskens, le porte-parole de ces plaignants, qui estiment avoir été induits en erreur par les méthodes de la banque lorsqu'elle proposait des produits de leasing d'actions.Petit rappel. Dexia Bank Nederland, qui avait hérité des activités de leasing d'actions de Labouchère, proposait à ses clients d'acheter des actions de qualité grâce à de l'argent prêté par des établissements financiers, ceci avec le soutien fiscal de l'Etat. Une stratégie qui s'avérait idéale en période de hausse boursière. Seulement, certains se sont laissés surprendre par le retournement des marchés, se retrouvant avec un portefeuille d'une valeur inférieure aux sommes à rembourser à la banque.Depuis, Dexia a dû faire face à la contestation ainsi qu'à de nombreuses difficultés de remboursement. Et maintenant, l'affaire prend une nouvelle tournure puisque les clients mécontents demandent tout simplement l'annulation des contrats. D'où les 3 à 4,5 milliards d'euros réclamés. Car, "si le juge nous donne raison et que tous les contrats sont annulés, Dexia devra rembourser tous les versements et les intérêts", a déclaré Charles Huijkskens.La réaction de Dexia n'a pas tardé. Dans un communiqué, la banque "estime que ces reproches ne sont pas fondés et est confiante sur ses chances de succès, après avoir procédé à une revue complète des risques, notamment juridiques, liés aux produits commercialisés par la banque Labouchère et ses successeurs en droit."Dès lors, "Dexia confirme avoir pris l'ensemble des mesures conservatoires nécessaires pour couvrir les risques liés à cette situation, et en particulier que les provisions qui ont été prises suffisent à couvrir les coûts et risques relatifs à ce dossier", poursuit le communiqué.Le marché demeure néanmoins prudent. En fin d'après-midi, l'action signe la plus mauvaise performance du CAC en se repliant de 3,96%, à 11,89 euros. "Une telle action constitue un sujet de préoccupation, même si l'affaire n'est pas nouvelle", résume un trader cité par Reuters.
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