Chirac promet une poursuite des baisses d'impôt

Un temps abandonné, le débat sur le rythme de la croissance en 2003 devrait reprendre une certaine acuité. C'est Alain Lambert, le ministre français délégué au Budget, qui a remis le sujet sur le tapis ce matin. Alors que le budget 2003 est construit à partir d'une hypothèse de croissance de 2,5%, Alain Lambert a reconnu sur l'antenne d'Europe 1 que la progression du produit intérieur brut (PIB) serait comprise "entre 2 et 2,5%", après 1% constaté en 2002. Cette nouvelle prévision laisse donc ouverte la possibilité de voir la croissance être inférieure aux objectifs du gouvernement.Une croissance moins élevée qu'attendu et c'est tout l'édifice budgétaire français qui est remis en cause. Les recettes fiscales espérées ne seront pas au rendez-vous, dans cette hypothèse, et l'on peut s'interroger sur la capacité du gouvernement à tenir ses engagements en matière de contrôle des finances publiques. Paris entend stabiliser le déficit public à 2,6% du PIB. Dans ce contexte, on ne peut que s'interroger: quid de la volonté du gouvernement de poursuivre les réductions d'impôts promises par le président Jacques Chirac ?Le budget 2003 prévoit qu'après une baisse de 5% en 2002, l'impôt sur le revenu sera réduit de 1% cette année, ce qui représente 577 millions d'euros d'allègements fiscaux. Alain Lambert, interrogé sur la poursuite de cette politique fiscale malgré le risque d'une moindre performance économique de la France, a indiqué que la baisse des impôts promise par le président de la République n'était pas remise en cause, tout en admettant qu'elle ne pouvait être "linéaire dès lors que les recettes de l'Etat ne sont pas linéaires". Durant la campagne pour l'élection présidentielle, Jacques Chirac a promis une baisse de l'impôt sur le revenu de 30% en cinq ans. Ce matin, lors de la présentation de ses voeux aux Forces vives du pays (responsables syndicaux, économiques et associatifs), le président a réaffirmé que la baisse de l'impôt sur le revenu et des charges sociales serait "poursuivie" parallèlement à la stabilité des dépenses de l'Etat. Pour Jacques Chirac, l'objectif est de "ramener les prélèvements obligatoires au niveau moyen de nos partenaires européens". Le projet de budget 2003 table sur une baisse de la pression fiscale avec un taux de prélèvement obligatoire ramené à 44,3% du PIB cette année contre 44,6% en 2002. Conscient des difficultés de la tâche, notamment avec une croissance inférieure aux attentes, le président de la République s'est empressé d'ajouter que "la réduction durable des prélèvements suppose que les dépenses de l'Etat soient contenues et que l'action des services publics soit réorganisée pour redéployer les moyens et améliorer leur efficacité". Dans l'esprit du chef de l'Etat, la baisse de la pression fiscale devrait permettre de rendre à la France "l'attractivité que la qualité de ses ressources humaines, sa position géographique et la densité de ses infrastructures lui permettent de mériter". Avec ces propos, Jacques Chirac reprend à son compte les conclusions d'un rapport du Conseil économique et social (lire ci-contre).
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